Chine : des avocats spécialisés dans la défense des droits humains radiés du barreau

L’avocat chinois défenseur des droits humains Jiang Tianyong a été radié du barreau par le Bureau des affaires judiciaires de la municipalité de Pékin. Amnesty International a condamné cette décision.

« En Chine, seule une poignée d’avocats ont encore le courage de prendre le risque de défendre des victimes de violations des droits humains. Cette nouvelle répression exercée contre les avocats défenseurs des droits humains représente un coup très dur non seulement pour ces professionnels de la justice mais aussi pour le mouvement de défense de ces droits en Chine », a expliqué Roseann Rife, directrice adjointe du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International.

La Chine compte plus de 140 000 avocats et plus de 14 000 cabinets d’avocats, mais seule une infime partie d’entre eux prennent le risque de se charger d’affaires liées à des violations des droits humains, par exemple en apportant une aide juridique à des Tibétains arrêtés dans le cadre des manifestations de mars 2008. Parmi les autres cas pris en charge par ces avocats figurent ceux de pratiquants du Fa Lun Gong, de défenseurs des droits humains arrêtés alors qu’ils n’avaient fait qu’exercer pacifiquement leur droit à la liberté d’expression, et de familles de victimes du scandale du lait en poudre pour bébés.

Le Bureau des affaires judiciaires de la municipalité de Pékin a émis une note indiquant que 53 avocats, parmi lesquels Jiang Tianyong, avaient été rayés du barreau en application des articles 23-1-3 et 23-1-4 des règles relatives à l’organisation de la profession d’avocat.

Le Bureau des affaires judiciaires a également produit une liste présentant les noms de 24 avocats basés à Pékin qui ne pourront pas récupérer leur droit d’exercer leur profession. Ce document indique que ces avocats « n’ont pas réussi leur évaluation ». Parmi eux figurent les éminents avocats défenseurs des droits humains Li Heping, Li Xiongbing, Li Chunfu, Wang Yajun et Guo Shaofei.

Le retrait du permis d’exercer restreint les possibilités qu’ont les avocats de défendre ceux qui cherchent à obtenir justice et réparation pour des violations des droits humains.