Myanmar : la détention d’une dirigeante de l’opposition attire une fois de plus l’attention sur ce pays

Le maintien en détention de Daw Aung San Suu Kyi, au Myanmar, attire une fois de plus l’attention sur la situation des droits humains dans ce pays qui a empêché sa population de jouir des droits économiques et de la liberté d’expression au cours de l’année passée.

Le procès engagé contre la dirigeante de l’opposition birmane, accusée d’avoir enfreint les conditions de son assignation à résidence, devait reprendre lundi mais l’audience a été repoussée au vendredi 5 juin. On ne s’attend pas à ce que ce procès mette fin à la détention de Daw Aung San Suu Kyi, qui a été privée de liberté pendant treize des dix-neuf dernières années.

Daw Aung San Suu Kyi fait partie des plus de 2 100 prisonniers politiques que compte le Myanmar. De nombreuses autres personnes ont été privées de leurs droits économiques en 2008 – c’est l’un des principaux messages du Rapport 2009 d’Amnesty International, rendu public le jeudi 28 mai –, et cela a été particulièrement manifeste après le passage du cyclone Nargis.  

Le 25 mai 2008, il y a à peine plus d’un an, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a réussi à obtenir l’ouverture du pays à l’aide et à l’assistance internationales au cours d’une conférence des donateurs qui s’est tenue à Yangon.  

Cette conférence a eu lieu quasiment un mois après le passage du cyclone, les 2 et 3 mai. Des dizaines de milliers de Birmans avaient entre-temps enduré des souffrances qui auraient pu être évitées si le gouvernement du Myanmar n’avait pas refusé l’entrée dans le pays de l’aide étrangère et entravé les opérations de secours organisées au niveau national.  

Amnesty International a rassemblé des informations sur des cas d’expulsions forcées, de restrictions à la liberté de mouvement, et d’entrave à la distribution de l’aide destinée aux victimes ou de détournement de cette aide.  

Il est impossible de savoir quelle proportion des 140 000 personnes qui ont perdu la vie ou qui ont disparu à la suite de cette catastrophe ont en fait été victimes de l’inaction du gouvernement.

Le nombre de victimes aurait certainement été bien moindre si le gouvernement n’avait pas aussi largement et systématiquement violé les droits économiques de la population.  

Qui plus est, durant l’année qui a suivi le passage du cyclone, 21 personnes au moins ont été incarcérées – elles sont toujours en détention – parce qu’elles ont voulu venir en aide aux victimes. Ces personnes sont des prisonniers d’opinion. Elles attendent avec Daw Aung San Suu Kyi qu’on les remette en liberté et que justice leur soit rendue.