Des vies sont mises en danger, les gouvernements européens refusant d’accorder une protection aux réfugiés

Les gouvernements européens mettent des vies en danger en privant les réfugiés de protection, a mis en garde Amnesty International ce samedi 20 juin 2009.

« Les réfugiés risquent leur vie dans leur quête de sécurité, pour se voir tout simplement refoulés lorsqu’ils atteignent l’Europe, a expliqué Nicola Duckworth, directrice du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.

« Les gouvernements doivent cesser de mettre des vies en péril et commencer à respecter les obligations internationales qui leur imposent de protéger ces personnes vulnérables. »

L’appel d’Amnesty International en faveur d’une action des gouvernements intervient à l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, célébrée chaque année le 20 juin. Ce jour-là, des milliers d’organisations dans des dizaines de pays s’unissent pour attirer l’attention du monde entier sur le sort tragique des réfugiés et sur les raisons de leur exil.

Les pays aux frontières de l’Europe font preuve d’un mépris flagrant pour leurs obligations internationales envers les réfugiés :

L’Italie intercepte les réfugiés dans les eaux internationales et les conduit, sans avoir évalué leurs besoins en termes de protection, en Libye, où migrants, demandeurs d’asile et réfugiés risquent d’être maltraités et expulsés vers des pays où ils sont exposés à de graves atteintes aux droits humains.
La Grèce repousse les réfugiés au-delà de ses frontières terrestres et maritimes avec la Turquie, sans examiner au préalable leurs demandes d’asile. Ceux qui parviennent à entrer dans le pays se heurtent à de nombreux obstacles juridiques pour obtenir une protection.
L’Espagne s’appuie sur les accords bilatéraux signés avec plusieurs États africains pour justifier l’arrestation arbitraire, la détention et l’expulsion des demandeurs d’asile et des migrants vers ces pays.
La Turquie ne reconnaît toujours pas les ressortissants non-européens comme des réfugiés, privant ainsi des milliers de personnes de la protection dont elles ont besoin.

À l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, Amnesty International rappelle aux États de l’Union européenne que leurs actes fragilisent la protection des réfugiés, non seulement à l’échelon national, mais aussi international, car ils délivrent un message dangereux quant au traitement réservé à ces personnes vulnérables.

Tous les pays sont tenus de s’acquitter de leurs obligations envers les réfugiés et les demandeurs d’asile, à l’intérieur de leurs frontières, mais aussi là où ils exercent un contrôle effectif.