Sri Lanka : le Conseil de sécurité de l’ONU doit prendre des mesures pour sauver les civils

Amnesty International a exhorté le Conseil de sécurité des Nations unies à agir après l’attaque contre un hôpital qui aurait fait au moins 35 morts, ce mercredi 13 mai 2009, dans le nord du Sri Lanka, dans une zone dite « protégée ».

L’organisation a demandé instamment aux autorités sri-lankaises d’autoriser immédiatement les observateurs internationaux et les organisations humanitaires à se rendre librement dans la zone de conflit – y compris dans la zone « protégée » – afin qu’ils puissent évaluer directement la situation et contribuer à résoudre la crise humanitaire et relative aux droits humains.

Dans une lettre adressée aux membres du Conseil de sécurité des Nations unies, la secrétaire générale d’Amnesty International, Irene Khan, a déclaré : « Le Conseil doit se réunir de toute urgence pour discuter des derniers événements inquiétants et exiger immédiatement que l’armée et les Tigres libérateurs de l’Eelam tamoul (LTTE) cessent leurs attaques contre les civils ; que les LTTE laissent les civils quitter la zone de conflit ; et que le gouvernement sri-lankais autorise sans délai les observateurs internationaux et les organisations humanitaires à se rendre sur les lieux. »

Ce nouveau bombardement est survenu moins de vingt-quatre heures après une autre attaque contre le même hôpital, qui avait fait au moins 49 morts et plus d’une cinquantaine de blessés. Ces derniers jours, la situation au Sri Lanka a empiré, avec la mort de 400 personnes – dont plus de 100 enfants – dans ce que les Nations unies ont qualifié de véritable « bain de sang ».

« Les Tigres tamouls et l’armée sri-lankaise violent les lois de la guerre », a déclaré Sam Zarifi, directeur du programme Asie et Pacifique d’Amnesty International.

« Selon des témoins, ces derniers mois, les Tigres tamouls ont utilisé les civils piégés dans la zone de conflit comme boucliers humains face aux forces gouvernementales, et ont attaqué ceux qui tentaient de fuir.

« De leur côté, les forces sri-lankaises ont eu recours à l’artillerie lourde, qui, utilisée dans des zones densément peuplées, frappe aveuglément et fait de nombreux morts et blessés parmi les civils. »

Par ailleurs, il est à craindre que l’armée sri-lankaise ne lance une offensive militaire encore plus forte à l’issue des élections législatives en Inde, qui doivent s’achever ce mercredi 13 mai 2009. Dans ce pays voisin du Sri Lanka, les partis politiques régionaux tamouls ont fait de la protection des civils sri-lankais un thème de campagne majeur.

Dans sa lettre aux membres du Conseil de sécurité, Amnesty International demande aussi la mise en place d’une commission d’enquête chargée de se pencher sur les violations du droit international.

« Le Conseil doit rappeler sans aucune ambiguïté que les auteurs présumés de graves violations des droits humains et du droit international humanitaire, y compris de crimes de guerre, doivent avoir à répondre individuellement de leurs actes aux termes du droit international », a souligné Irene Khan.