Libération de trois militants en Malaisie

Les autorités malaisiennes ont libéré samedi 9 mai trois militants des droits humains de l’organisation Force d’action pour les droits des hindous.

Les trois hommes faisaient partie d’un groupe de cinq militants de cette organisation qui avaient été arrêtés et placés en détention en décembre 2007 en vertu de la Loi relative à la sécurité intérieure pour avoir organisé sans autorisation des manifestations. Deux d’entre eux avaient été libérés le 5 avril 2009.

Cependant, d’après certaines informations, l’un des détenus, T. Vasanthakumar, a été libéré sous conditions – interdiction de parler aux médias et respect d’un couvre-feu, notamment.

« Nous saluons certes la libération des cinq militants de la Force d’action pour les droits des hindous, mais rappelons que ces personnes étaient des prisonniers d’opinion et n’auraient jamais dû être détenues, a expliqué Donna Guest, directrice adjointe du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International. De plus, nous appelons le gouvernement à lever toutes les conditions auxquelles sont soumis ces cinq militants. »

La Force d’action pour les droits des hindous est une coalition qui se bat pour le respect des droits des Malaisiens d’origine indienne marginalisés. Elle a organisé en novembre 2007 un rassemblement en vue de remettre une pétition au siège de la représentation britannique au sujet des revendications des Indiens après la période coloniale.

La police, qui avait refusé de délivrer une autorisation pour le rassemblement, a fait usage d’une force excessive contre les manifestants, utilisant des canons à eau, du gaz lacrymogène et des matraques, et causant de nombreuses blessures.

Les personnes libérées samedi sont les avocats Uthayakumar Ponnusamy et Manoharan Malayalam, et le secrétaire de l’organisation, T. Vasanthakumar.

La Loi relative à la sécurité intérieure est toujours en vigueur et un nombre indéterminé de personnes sont toujours détenues sans inculpation. Cette loi permet de placer des personnes en détention pour une durée illimitée, sans inculpation ni jugement.  

Amnesty International a demandé que cette loi soit abrogée ou amendée afin que soient supprimées les dispositions qui permettent une quelconque forme de détention administrative.

Une vague d’arrestations a eu lieu la semaine dernière en Malaisie, qui s’inscrit dans le cadre de mesures de répression contre la dissidence prises par le nouveau gouvernement du Premier ministre Najib Abdul Razak.  

« La récente série d’arrestations de courte durée visant des personnes critiques à l’égard des autorités représente une mesure décevante de la part du nouveau gouvernement malaisien », a ajouté Donna Guest.

Les autorités ont manifestement arrêté des personnes qui n’avaient fait qu’exprimer leurs opinions politiques ou se rassembler pacifiquement pour protester contre le gouvernement. La totalité des personnes interpellées ont été libérées. Amnesty International a exhorté le gouvernement malaisien à ne pas réprimer la dissidence pacifique en arrêtant arbitrairement les personnes qui le critiquent.