Au Guatemala des militants ont reçu des menaces de mort par SMS

Au Guatemala, neuf militants travaillant pour deux grandes organisations de défense des droits humains ont reçu par SMS des dizaines de menaces de mort. Amnesty International a souligné que leurs vies étaient en danger.

Entre le 30 avril et le 5 mai, neuf membres de l’Association pour l’étude et la promotion de la sécurité en démocratie et de l’Unité de protection des défenseurs des droits humains ont reçu plus de 40 SMS les injuriant et les menaçant de mort. Les messages faisaient référence à leur action visant à traduire en justice les responsables de crimes perpétrés pendant le conflit armé interne au Guatemala.

L’un des messages, envoyé le 2 mai, disait : « Tu as une heure, c’est le dernier avertissement. Arrête de te mêler de nos affaires, des dossiers de l’armée déclassifiés. On va tuer tes mômes d’abord, puis ce sera ton tour. »

Le 4 mai au matin, une voiture vert foncé aux vitres teintées, avec deux hommes à bord, est restée stationnée devant la maison de l’un des militants. La police a été appelée. Les policiers ont par la suite dit à ce militant que ces hommes étaient armés et en possession d’un permis de port d’arme valide, et qu’ils les avaient laissé partir parce qu’ils n’étaient pas considérés comme représentant une menace.

Au même moment, deux autres militants ont reçu le même SMS, qui disait : « Je suis en train de t’observer […] C’est bien que tu ne sois pas allé travailler, je ne te quitte pas des yeux. Fils de pute […] t’as peur. »

« Les menaces de mort reçues par ces militants illustrent le climat d’insécurité et de peur qui prévaut au Guatemala, où les personnes qui s’emploient à protéger les droits humains et à rechercher la justice sont contraintes de le faire à leurs risques et périls, a déclaré Kerrie Howard, directrice adjointe du programme Amériques d’Amnesty International.

« Le gouvernement doit prendre immédiatement des mesures pour protéger ces militants et pour qu’ils puissent accomplir sans crainte leur travail important et légitime. »

Les victimes de ces menaces sont des membres de l’Association pour l’étude et la promotion de la sécurité en démocratie (SEDEM) et de l’Unité de protection des défenseurs des droits humains (UDEFEGUA).

La SEDEM fait campagne pour que justice soit rendue pour les crimes commis au cours du conflit armé interne qui a déchiré le pays entre 1960 et 1996. Elle demande notamment aux autorités la levée du secret attaché aux archives militaires susceptibles de contenir des preuves au sujet de certains crimes. L’UDEFEGUA soutient depuis 2000 des centaines de militants guatémaltèques en danger.

Les deux organisations ont demandé à Amnesty International de ne pas donner les noms des victimes.

En mars dernier, des membres des services du procureur des droits humains travaillant sur des dossiers remontant à l’époque du conflit armé interne ont été victimes de menaces et d’agressions. Quelques jours plus tard, l’épouse du procureur des droits humains, Gladys Monterroso, a été enlevée et torturée.