Un premier suspect soudanais comparaît devant la Cour pénale internationale

La Cour pénale internationale (CPI) a annoncé dimanche 17 mai que le dirigeant du Front uni pour la résistance, un groupe rebelle du Darfour, comparaîtra devant elle le 18 mai. Bahar Idriss Abu Garda est soupçonné d’avoir commis des crimes de guerre, lors d’une attaque visant des soldats chargés du maintien de la paix dans le cadre de la Mission de l’Union africaine au Soudan, en 2007.

Accusé d’avoir « attaqué et tué 12 soldats chargés du maintien de la paix, d’en avoir blessé d’autres et d’avoir pillé la base de l’Union africaine », épisode désormais connu comme l’attaque d’Haskanita, qui aurait impliqué deux groupes d’opposition armée dissidents, cet homme devra répondre de ses actes.

Bahar Idriss Abu Garda était le dernier suspect en date recherché par la Cour en rapport avec la situation au Darfour (Soudan).

Depuis le début de l’enquête sur la situation au Darfour, en juin 2005, la Cour a publiquement émis trois autres mandats d’arrêt. Ils ont été délivrés contre Ahmed Mohammed Haroun, ministre d’État aux affaires humanitaires, Ali Kushayb, chef janjawid, et Omar el Béchir, le président soudanais.

Bahar Idriss Abu Garda, qui a accepté de se présenter devant la Cour de son propre chef en réponse à une citation à comparaître, sera le premier suspect soudanais à être jugé par la CPI.

« Amnesty International espère que la comparution volontaire de Bahar Idriss Abu Garda devant la Cour contribuera à mettre fin à l’impunité au Darfour, a déclaré Tawanda Hondora, directeur adjoint du programme Afrique d’Amnesty International. L’organisation engage tous les autres suspects à se livrer à la CPI et exhorte le gouvernement soudanais à coopérer pleinement avec la Cour en appréhendant et en remettant à celle-ci toute personne faisant l’objet d’un mandat d’arrêt. »