Des dizaines de personnes risquent l’exécution en Irak six ans après le début de l’invasion

Six ans jour pour jour après le début de l’invasion de l’Irak sous le commandement des États-Unis, près de 130 personnes risquent d’être exécutées à tout moment dans ce pays. Le Conseil judiciaire suprême, s’exprimant au nom du gouvernement irakien, a confirmé ce nombre à Amnesty International la semaine dernière.

Selon certaines informations, les autorités prévoient d’exécuter 20 prisonniers par semaine.

La peine de mort a été suspendue pendant un an à la suite de l’invasion de l’Irak par une coalition menée par les États-Unis. Paul Bremmer, alors gouverneur civil américain en Irak, avait interrompu cette pratique le 10 juin 2003.

Elle a cependant été rétablie le 8 août 2004, et des centaines de condamnations à mort ont été prononcées depuis lors. Des dizaines de personnes ont été exécutées.

En 2008, les autorités ont condamné au moins 285 personnes à la peine capitale et ont ôté la vie à au moins 34. En 2007, elles ont prononcé au moins 199 condamnations à mort et exécuté 33 personnes ; en 2006, au moins 65 personnes ont été mises à mort. Il se peut que ces chiffres soient bien en-deçà de la réalité, car il n’existe pas de données officielles relatives au nombre de prisonniers sous le coup d’une sentence de mort.

La plupart des personnes risquant actuellement l’exécution ont certainement été condamnés à mort par le Tribunal pénal central irakien, dont les procédures sont systématiquement non conformes aux normes internationales d’équité.

Il est probable que certaines aient été déclarées coupables de meurtre et d’enlèvement sur la base d’« aveux » arrachés selon elles sous la torture par les forces de sécurité irakiennes au cours de leur détention provisoire.

Les trop rares enquêtes menées par Tribunal pénal central irakien sur les allégations de torture sont insuffisantes. Les détenus se trouvant sous la garde des forces de sécurité irakiennes continuent fréquemment à subir la torture.