Libération de quatre membres d’un groupe de cinq militants indigènes au Mexique

Les autorités mexicaines ont remis en liberté quatre défenseurs indigènes des droits humains sur un groupe de cinq ; ils étaient maintenus en détention depuis près d’un an en dépit d’éléments à charge insuffisants.

Manuel Cruz, Orlando Manzanarez, Natalio Ortega, Romualdo Santiago et Raúl Hernández sont membres de l’Organisation du peuple indigène me’phaa (OPIM), basée dans l’État de Guerrero. Ils ont été arrêtés pour meurtre le 17 avril 2008 et incarcérés dans une prison de l’État de Guerrero.

Raúl Hernández n’a quant à lui pas été relâché, au motif que deux témoins auraient certifié l’avoir vu lorsque la victime a été abattue. Cependant, les déclarations d’autres témoins oculaires indiquant qu’il n’était pas présent au moment du meurtre n’ont pas été prises en compte.

Il a formé un recours contre la décision du juge de ne pas prononcer d’injonction dans le cadre de son procès.

Un juge fédéral chargé du réexamen de l’affaire a ordonné la libération des quatre hommes le 20 octobre 2008, après avoir estimé que les éléments de preuve présentés ne permettaient pas de les impliquer. Ces quatre hommes sont cependant restés derrière les barreaux, le Bureau du procureur général de la République ayant interjeté appel – bien qu’il n’ait fourni aucun élément nouveau.

Ils ont finalement été remis en liberté le 18 mars 2009 à la suite d’une décision rendue par un tribunal fédéral ayant procédé à une révision de leur cas.

Amnesty International se réjouit de ces libérations, mais a également demandé aux autorités mexicaines de relâcher Raúl Hernández.

« Il y a moins d’un mois, le Mexique s’est engagé devant le Conseil des droits de l’homme des Nations unies à protéger la vie et l’intégrité physique des défenseurs des droits humains du pays, a déclaré Susan Lee, directrice du programme Amériques d’Amnesty International. Amnesty International a établi que les poursuites engagées contre ces cinq prisonniers d’opinion l’ont été en représailles contre leurs activités consistant à promouvoir les droits de leur communauté et à dénoncer les abus d’un cacique, chef politique local, et des autorités locales. »

« Quand les personnes luttant en faveur du progrès social sont sanctionnées pour le travail légitime qu’elles effectuent, les autorités font passer le message suivant : le prix à payer pour assurer la protection et la promotion des droits humains est élevé. »