Dans son discours inaugural, le président Barack Obama a déclaré qu’il était « erroné » de penser qu’il fallait faire un choix entre la sécurité et le respect des droits humains. Il a depuis rapidement transposé en actes ses déclarations, avec trois décrets qui promettent de mettre fin à certaines des politiques les plus controversées concernant la « guerre contre le terrorisme » de l’ancien gouvernement.
Le président Obama a ordonné la fermeture d’ici un an du centre de détention de Guantánamo, qui symbolise le mépris de l’ancien gouvernement à l’égard des droits humains.
Il a ordonné à l’Agence centrale du renseignement (CIA) de fermer tous les centres de détention de longue durée qu’elle utilise, et lui a interdit de recourir à de tels centres à l’avenir.
Il a également interdit les techniques les plus dures utilisées par la CIA dans le cadre de son programme de détention secrète, qui a inclus le recours aux disparitions forcée et à la torture – des crimes au regard du droit international.
Des millions de personnes se sont senties concernées par le message, porteur d’espoir et d’une perspective de changement, du nouveau président. Mais comme ce dernier l’a reconnu, la tâche à accomplir est immense.
L’obligation de rendre des comptes doit être respectée en ce qui concerne les violations des droits humains commises par les autorités américaines ou en leur nom, que ce soit en Irak, en Afghanistan, à Guantánamo ou dans le cadre du programme de détention secrète.
En bafouant le droit international et en ne participant pas de manière constructive aux mécanismes des Nations unies relatifs aux droits humains les États-Unis ont terni leur image au niveau international. Mais cela peut être facilement réparé si le nouveau gouvernement ratifie tous les principaux traités et protocoles internationaux relatifs aux droits humains, et lève les réserves qu’il a posées concernant les traités qu’il a promis de respecter. Le gouvernement du président Obama devrait également ratifier le Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI) et s’investir à nouveau dans les travaux du Conseil des droits de l’homme.
Le fait que le président Obama ait, face aux conflits en cours de par le monde, rapidement tendu la main au Moyen-Orient représente une nette rupture avec le passé et une source d’espoir, en particulier pour les Israéliens et les Palestiniens. Les États-Unis doivent soutenir l’obligation de rendre des comptes pour tous les abus commis contre les civils, et placer les droits humains au centre de leurs initiatives visant à relancer le processus de paix au Moyen-Orient.
Il faut également saluer l’engagement qu’a pris le président Obama de combattre la pauvreté au niveau mondial. Des millions de citoyens des États-Unis vivent dans la pauvreté et sont en butte à de graves disparités raciales en matière de logement, de soins de santé, d’emploi, d’enseignement et en ce qui concerne le système pénal. L’engagement pris par le président Obama d’améliorer la qualité des soins de santé et de réduire leur coût est un pas important qu’il faut également saluer. Des mesures concrètes doivent être prises pour le mettre en œuvre et les fonds nécessaires doivent être dégagés afin de garantir un accès universel à ces soins.
L’engagement de respecter les droits humains doit également impliquer de mettre fin aux dures conditions de détention dans les prisons de très haute sécurité, aux brutalités policières et à l’utilisation des pistolets Taser, et de combattre la discrimination au sein du système pénal. Les directives du gouvernement sont également cruciales pour la lutte contre les violences domestiques et toutes les autres formes de violence à l’égard des femmes, et pour l’élimination de toutes les formes de discrimination au sein de la législation fondées sur l’orientation sexuelle.
Enfin, le président Obama devrait soutenir le droit à la vie également en veillant personnellement à ce que les États-Unis abandonnent la peine de mort, et en décrétant pour commencer un moratoire sur toutes les exécutions fédérales.
L’élection de Barack Obama et ses premiers décrets, massivement soutenus, ont à nouveau placé les valeurs consacrées par la Déclaration universelle des droits de l’homme, élaborée par les États-Unis et d’autres pays il y a plus de soixante ans, au centre des programmes politiques nationaux et internationaux de ce pays.