Le président élu Barack Obama réaffirme sa volonté de fermer Guantánamo et de mettre fin à la torture

Le président élu des États-Unis Barack Obama a déclaré dimanche lors d’une interview qu’il prendra « des mesures promptes » en vue de fermer le centre de détention de Guantánamo et de garantir que les États-Unis n’utilisent pas la torture. Interrogé dans le cadre de l’émission 60 minutes de la chaîne de télévision américaine CBS, il a souligné : « J’ai dit à de nombreuses reprises que j’avais l’intention de fermer Guantánamo, et je tiendrai parole.

« J’ai dit à de nombreuses reprises que l’Amérique ne torturait pas, et je vais veiller à ce qu’il en soit ainsi. »

Amnesty International s’est félicitée lundi de la déclaration du président élu Barack Obama, qui représente selon elle un pas important dans la bonne direction.

« Amnesty International l’exhorte à prendre l’initiative, après son investiture en janvier, de mettre fin en priorité à toutes les pratiques de détention et d’interrogatoire contraires au droit international qui ont été mises en œuvre par les États-Unis, a déclaré Rob Freer, responsable des recherches sur les États-Unis à Amnesty International.

« Nous demandons instamment au président élu Barack Obama de passer à l’acte pendant les 100 premiers jours de sa présidence, et de faire la preuve de son engagement en faveur du respect par les États-Unis de leurs obligations internationales, notamment en prenant rapidement un décret interdisant la torture et les autres formes de mauvais traitements tels que définis par le droit international.

« Le président George W. Bush avait lui aussi dit que les États-Unis ne tortureraient pas, mais l’utilisation du “waterboarding” [simulacre de noyade] et d’autres “techniques d’interrogatoire renforcées” contre les personnes détenues secrètement par la CIA, et les tortures et autres formes de mauvais traitements auxquelles ont été soumis des détenus en Afghanistan, en Irak et à Guantánamo, ont indiqué le contraire.

« Ces agissements montrent malheureusement qu’au nom de la sécurité nationale, les États-Unis ont autorisé et justifié l’utilisation de la torture et d’autres pratiques illégales », a conclu Rob Freer.

Amnesty International appelle également le président élu à soutenir la création d’une commission indépendante d’enquête sur tous les aspects des pratiques de détention et d’interrogatoire mises en œuvre dans le cadre de la « guerre contre le terrorisme », et à veiller à ce que les responsables des violations des droits humains commises dans ce contexte rendent pleinement compte de leurs actes.

L’organisation a écrit au président élu Barack Obama pour lui demander de faire le nécessaire afin que figurent parmi ses priorités pour les 100 premiers jours de son mandat la fermeture de Guantánamo, l’arrêt de l’utilisation de la torture et des autres formes de mauvais traitements et le soutien à la création d’une commission d’enquête.