Série d’attentats meurtriers à Mumbai

Les multiples attentats qui ont frappé Mumbai (Bombay) ont fait au moins 143 tués et près de 300 blessés. Ils ont débuté mercredi 26 novembre et ont visé des lieux publics ou fréquentés par les touristes, tels qu’un hôpital, une gare ferroviaire, un restaurant et des hôtels.

Le niveau de coordination de ces attentats et le choix qui a été fait de viser des civils étrangers sont sans précédent. Parmi les personnes qui ont été retenues en otage dans les hôtels Oberoi/Trident et Taj Mahal ainsi que dans les bureaux d’une association juive dans l’immeuble Nariman House figurent des Américains, des Britanniques, des Canadiens, des Espagnols, des Israéliens, des Italiens, des Néo-zélandais, des Singapouriens, des Suédois, des Turques et des Yéménites.

On ne connaît pas avec exactitude le nombre de tués pour chaque nationalité car on pense que d’autres corps se trouvent toujours dans les trois bâtiments. Il a été signalé que onze étrangers avaient trouvé la mort. Les décès de quatre Australiens, deux Britanniques et un Italien ont été confirmés. Une famille israélienne aurait également péri dans l’attentat contre l’immeuble Nariman House.

Dix-sept clients et membres du personnel de l’hôtel de luxe Taj Mahal ont été tués. Plusieurs députés européens font partie des survivants. Près de 200 personnes ont été secourues, dont 143 qui se trouvaient dans l’hôtel Oberoi/Trident. Vingt-quatre corps ont été retrouvés dans cet hôtel.

Neuf des assaillants – dont le nombre pourrait au total s’élever à 25 – auraient été tués, et trois ont été arrêtés. Au moins 15 policiers et membres des forces de sécurité, notamment le chef de l’unité antiterroriste du Maharashtra et trois autres hauts responsables, ont été tués pendant les affrontements.

L’armée et la Garde de la sécurité nationale ont également participé à des échanges de tirs alors qu’elles tentaient d’évacuer l’immeuble et de libérer les otages. Les hommes armés, dont on ignore l’identité, seraient originaires de l’Asie du Sud. D’après des médias indiens, les forces de sécurité auraient indiqué que l’une des trois personnes arrêtées était de nationalité pakistanaise et originaire de Faridkot, non loin de Multan.

Le ministre indien des Affaires étrangères, Pranab Mukherjee, a déclaré que les premiers éléments de l’enquête laissaient penser que « certains éléments » au Pakistan étaient responsables des attaques terroristes perpétrées à Mumbai. L’Inde va sans doute aborder cette question avec le Pakistan aujourd’hui, durant l’entrevue prévue entre le Premier ministre Manmohan Singh et le président pakistanais Asif Ali Zardari.

Le chef des Services du renseignement de l’armée pakistanaise (ISI), Ahmed Shujaa Pasha, va se rendre en Inde pour mettre en commun des informations sur ces attaques. Selon Zahid Bashir, porte-parole du Premier ministre pakistanais, Yousuf Raza Gilani, ce dernier a en effet aujourd’hui accepté de répondre favorablement à la demande que lui a présentée le Premier ministre indien en vue de dépêcher en Inde le chef de l’ISI. Cette information a été confirmée par un porte-parole du gouvernement indien.

Les États-Unis envoient une équipe du Bureau fédéral d’enquêtes (FBI) pour coordonner les enquêtes.

Amnesty International a déclaré que ces attaques constituaient une violation flagrante des principes les plus fondamentaux du droit international. L’organisation a exprimé sa compassion pour les proches des personnes tuées ou blessées dans les attentats et s’est inquiétée du sort des otages.

« Nous appelons le gouvernement indien à veiller à ce que ces événements fassent dans les meilleurs délais l’objet d’une enquête efficace et transparente, a indiqué Ramesh Gopalakrishnan, de l’équipe chargée de l’Asie du Sud à Amnesty International. Les suspects devront tous faire l’objet d’investigations et les responsables présumés devront être jugés dans le respect des normes internationales. »