« Il ne peut pas y avoir de changement si l’on ne donne pas aux gens la possibilité de s’exprimer et de parler des problèmes auxquels ils sont confrontés. » Michael Nyangi, Kibera, Nairobi Cette année, la Journée mondiale pour l’élimination de la pauvreté prend la forme d’un appel adressé à tout le monde, responsables politiques et simples citoyens, à reconnaître les droits et la dignité des personnes vivant dans la pauvreté. Amnesty International, d’autres ONG, des associations, des personnes vivant dans la pauvreté et des militants du monde entier vont se mobiliser pour faire entendre leur voix et demander aux gouvernements d’agir. La Journée mondiale pour l’élimination de la pauvreté a lieu chaque année le 17 octobre. Elle a pour but de sensibiliser l’opinion publique à la nécessité d’éliminer la pauvreté dans tous les pays et à l’importance du droit des personnes vivant dans la pauvreté à participer à la prise de décisions les concernant. Les pauvres sont trop souvent exclus des décisions qui sont prises sur les moyens à mettre en œuvre pour améliorer leurs conditions de vie. Pour Amnesty International, le cercle vicieux de la pauvreté et des atteintes aux droits humains ne pourra être brisé que si les personnes vivant dans la pauvreté peuvent s’exprimer et être entendues. L’organisation appelle tous les États à reconnaître le droit des pauvres à participer aux prises de décisions les concernant. Widnes Brown, directrice chargée du droit international et de la stratégie politique au sein d’Amnesty International a déclaré : « Cette année, un des objectifs principaux de la Journée mondiale est d’obtenir que les personnes vivant dans la pauvreté ne soient plus privées du pouvoir de contrôler leur vie. Trop souvent, le fait de vivre dans la pauvreté prive les personnes de la capacité de prendre des décisions au sujet des problèmes qu’elles rencontrent. D’autres décident en leur nom, sans tenir compte de leurs besoins ni de leurs opinions. Non seulement il en résulte des décisions qui ne reposent pas sur des informations solides, mais les personnes sont privées du droit de prendre part aux décisions qui les concernent et d’acquérir l’expérience nécessaire pour devenir actrices des changements à opérer et reprendre le contrôle de leur vie », a-t-elle déclaré. Parmi les événements prévus pour marquer cette journée figurent des expositions dans les rues, des films en avant-première, des témoignages publics et des concerts. Au siège des Nations unies à New York, Widney Brown participera à un grand débat sur la pauvreté qui sera retransmis sur www.un.org. Participeront à ces discussions des représentants des Nations unies, de la Banque mondiale et des principales ONG de lutte contre la pauvreté et de défense des droits humains. Des membres d’associations locales, comme Michael Nyangi, participeront également à ces discussions. Michael, qui vit à Kibera, l’un des plus grands bidonvilles du monde, dans lequel vivent un million et demi d’habitants, gère l’organisation de microfinancement Lomoro. Ce comptable qualifié a créé Lomoro il y a cinq ans, à l’âge de vingt-trois ans. Cette organisation, qui compte maintenant 150 membres, aide des personnes à mettre en œuvre des petits projets créateurs de revenus. Michael participera à cet événement pour faire connaître l’expérience et les projets des habitants de Kibera. Des membres d’Amnesty International prendront également part à des rassemblements dans le cadre de la campagne internationale contre la pauvreté organisée par l’Action mondiale contre la pauvreté. Dans le cadre de cette campagne, des millions de personnes sont invitées à se mettre debout simultanément pour protester contre la pauvreté et les inégalités. Cette année, plus de 1% de la population devrait prendre part à cet événement.