Le prisonnier d’opinion libyen Idriss Boufayed a été libéré par les autorités libyennes le mercredi 8 octobre.
Cet homme ouvertement critique à l’égard de Mouammar Kadhafi et secrétaire général de l’Union nationale pour la réforme, une organisation libyenne, a été arrêté le 16 février 2007 pour avoir tenté d’organiser une manifestation pacifique afin de dénoncer la politique du gouvernement libyen.
Il a été libéré pour des raisons humanitaires après qu’il est apparu, en mai 2008, qu’il souffrait d’un cancer du poumon. Amnesty International était préoccupée par le fait qu’il ne recevait pas les soins médicaux nécessaires et qu’il avait besoin de se rendre à l’étranger pour bénéficier d’un traitement qui ne pouvait pas lui être dispensé en Libye.
Amnesty International se félicite de la remise en liberté d’Idriss Boufayed, tout en soulignant que cette libération doit être inconditionnelle et qu’il doit être autorisé à se rendre à l’étranger pour y recevoir des soins médicaux si tel est son souhait.
Idriss Boufayed a été arrêté la veille du jour où devait avoir lieu la manifestation, et il a été maintenu en détention au secret jusqu’au 24 juin 2007. Il a alors comparu devant un tribunal et été inculpé de « tentative de renversement du régime politique » et de « communication avec des puissances ennemies ». Le 10 juin 2008, Idriss Boufayed a été condamné à vingt-cinq ans d’emprisonnement par la Cour de sûreté de l’État selon une procédure non conforme aux normes d’équité.
Amnesty International est par ailleurs préoccupée par le maintien en détention de dix autres hommes également impliqués dans l’organisation de la manifestation. Elle les considère comme des prisonniers d’opinion, ces hommes ayant été condamnés uniquement pour avoir exercé, pourtant pacifiquement, leur droit à la liberté d’expression et de réunion.
Jamal el Haji a été condamné à douze ans d’emprisonnement, et Ahmed Youssef al Obaidi ainsi qu’al Mahdi Saleh Hmeed, Faraj Saleh Hmeed, et al Sadeq Saleh Hmeed, trois frères, à quinze ans d’emprisonnement. Farid Mohammed al Zwai, Alaa al Drissi et Bashir Qasem al Hares été condamnés à six ans d’emprisonnement, Ali Saleh Hmeed à six ans et demi d’emprisonnement, et al Sadiq Qeshoot à sept ans d’emprisonnement.
Amnesty International est en outre très inquiète au sujet d’Abdelrahman Al Qateewy : on ignore où il se trouve depuis sa première arrestation liée à cette même manifestation, en février 2007.