Amnesty International salue les peines de réclusion à perpétuité prononcées contre des militaires argentins

Deux hauts gradés de l’armée du temps de la dictature militaire en Argentine ont été condamnés à des peines de réclusion à perpétuité pour avoir enlevé, torturé et fait disparaître le sénateur Guillermo Vargas Aignasse en avril 1976.

Amnesty International a déclaré que les peines prononcées contre l’ancien général Luciano Benjamín Menéndez et son second, Antonio Bussi, étaient une nouvelle preuve du fait que les crimes tels que la torture et la disparition forcée n’ont pas leur place dans le monde d’aujourd’hui.

« Les peines prononcées contre Antonio Bussi et Luciano Benjamín Menéndez sont la preuve que l’Argentine commence à faire face à son passé », a déclaré Susan Lee, directrice du programme Amériques à Amnesty International.

Amnesty International a également appelé les autorités argentines à prendre des mesures plus efficaces afin de protéger les témoins et à allouer les moyens nécessaires pour l’enquête sur la disparition de Jorge Julio López – porté disparu depuis le 17 septembre 2006, après sa déposition en tant que témoin au procès de Miguel Etchecolatz, ancien directeur des enquêtes de la police provinciale de Buenos Aires.

Informations générales
Sous le régime militaire en Argentine (de 1976 à 1983), des milliers de personnes ont « disparu », été exécutées de façon extrajudiciaire ou été torturées. Plus de 9 000 personnes sont officiellement enregistrées comme ayant disparu au cours de la répression systématique menée par les militaires contre les opposants de gauche  selon les groupes de défense des droits humains toutefois, le nombre des victimes s’élèverait à 30 000. Les lois sur l’amnistie qui mettaient les forces de sécurité à l’abri des poursuites ont été déclarées nulles et non avenues en juin 2005.

Luciano Benjamín Menéndez, quatre-vingt-un ans, était commandant du troisième corps d’armée régional, basé à Córdoba, et dirigeait l’un des centres de torture les plus tristement célèbres du régime. Antonio Bussi, quatre-vingt-deux ans, dirigeait les opérations militaires dans la province de Tucumán. Il a ensuite été le gouverneur de la province après le coup d’état militaire de 1976. Les provinces de Córdoba et de Tucumán ont fait partie des régions les plus durement touchées par les violations des droits humains sous le régime militaire.

Luciano Benjamín Menéndez, six autres anciens hauts responsables de l’armée et un civil avaient également été condamnés en juillet 2008 pour avoir enlevé, torturé et exécuté de manière extrajudiciaire quatre personnes en 1977.