Amnesty International a demandé aujourd’hui que Ye Guozhu, militant du droit au logement, soit immédiatement remis en liberté. Il a été arrêté et condamné en décembre 2004 après avoir sollicité l’autorisation d’organiser une manifestation contre les expulsions forcées à Pékin.
Les autorités chinoises disent qu’elles n’ont pas l’intention de le libérer dans l’immédiat, alors que sa peine de quatre ans de prison se termine le 26 juillet.
Il restera au contraire derrière les barreaux au moins jusqu’au 1er octobre, après la clôture des Jeux olympiques.
« Ye Guozhu est maintenu en détention afin qu’il ne puisse pas parler des gens qui, comme lui, ont été expulsés de force de leurs logements à Pékin pour faire de la place aux Jeux olympiques, a expliqué Amnesty International.
« Cela va totalement à l’encontre des promesses de la Chine d’améliorer la situation des droits humains avant l’ouverture des Jeux. »
Selon la famille de Ye Guozhu, les autorités pénitentiaires de Chaobai leur ont téléphoné le 22 juillet pour leur dire qu’il était inutile qu’ils se rendent à la prison le 26 juillet, date initialement prévue pour sa libération.
Les autorités carcérales auraient indiqué que des policiers du district de Xuanwu, à Pékin, avaient emmené Ye Guozhu ailleurs. La police de ce district a par la suite déclaré qu’elle s’occuperait de Ye Guozhu pour le bien de ses proches, afin qu’ils ne courent aucun risque pendant les Jeux olympiques.
Ye Guozhu ne sera autorisé à rentrer chez lui qu’après le 1er octobre 2008. La police a refusé que ses proches puissent lui rendre visite, tout comme elle a refusé de leur dévoiler son lieu actuel de détention.
Considéré par Amnesty International comme un prisonnier d’opinion, Ye Guozhu a été condamné pour avoir « cherché à provoquer un conflit et troublé l’ordre public » en raison de son opposition aux saisies et aux démolitions destinées à permettre de nouvelles constructions en vue des Jeux olympiques organisés en août à Pékin.
Le restaurant et le logement de Ye Guozhu faisaient partie des nombreux bâtiments saisis après que les autorités du district de Xuanwu, dans la capitale chinoise, se furent entendues avec des promoteurs immobiliers pour expulser de force de nombreux habitants de la ville. Ye Guozhu n’a reçu aucun dédommagement.