Le CIO cède à la Chine concernant la censure d’Internet

Le Comité international olympique (CIO) a indiqué que les centres de presse des Jeux olympiques ne bénéficieraient pas d’un accès non censuré à Internet.

Le directeur de la commission de presse du CIO, Kevin Gosper, a en effet déclaré : « Je regrette qu’il apparaisse à présent que le comité d’organisation chinois a annoncé que l’accès à Internet serait limité au cours des Jeux […] Je sais aussi maintenant que des responsables du CIO ont mené des négociations avec les autorités chinoises et que certains sites sensibles seront bloqués au motif qu’ils ne sont pas considérés comme liés aux Jeux. »

En réaction à la déclaration du CIO, Mark Allison, responsable des recherches sur l’Asie orientale à Amnesty International, a souligné : « Le Comité international olympique et le Comité d’organisation des Jeux olympiques de Pékin doivent respecter leur engagement en faveur d’une “totale liberté des médias” et permettre immédiatement un accès non censuré à Internet dans les centres de presse des Jeux olympiques. La censure d’Internet dans le cadre des Jeux porte atteinte aux droits humains et trahit les valeurs fondamentales de l’olympisme. »

Les journalistes étrangers travaillant depuis le centre de presse olympique, à Pékin, sont dans l’impossibilité d’accéder au site Internet d’Amnesty International. D’autres sites seraient également bloqués.

Le CIO a expliqué à de nombreuses reprises que l’allègement des restrictions touchant les médias étrangers en Chine était un signe de l’amélioration promise de la situation des droits humains grâce à l’attribution des Jeux à la Chine. Le 1er avril, Kevin Gosper a déclaré que le blocage persistant de certains sites donnerait « une très mauvaise image » du pays hôte. Le 17 juillet, le président du CIO, Jacques Rogge, a affirmé : « Il n’y aura pas de censure sur Internet. »

« Cette censure flagrante des médias est un nouvel exemple de promesse non tenue qui décrédibilise l’affirmation selon laquelle les Jeux devaient permettre d’améliorer la situation des droits humains en Chine », a indiqué Mark Allison.

Lundi 29 juillet, Amnesty International a rendu public un rapport intitulé The Olympics Countdown: Broken Promises qui évalue l’action du gouvernement chinois dans quatre domaines en lien avec les valeurs fondamentales de l’olympisme : la persécution des défenseurs des droits humains, la détention sans jugement, la censure et la peine de mort. En effet, ces sujets sont tous liés aux « principes éthiques fondamentaux universels » et à la « dignité humaine », deux des « valeurs essentielles de l’Olympisme » énoncées dans la Charte olympique. Le rapport montre que peu de progrès ont été réalisés en vue de respecter la promesse des autorités chinoises d’améliorer la situation des droits humains, et qu’il y a eu au contraire une détérioration de la situation dans des domaines essentiels.

Participez au débat sur les droits humains en Chine en vous rendant sur The China Debate, le forum de discussion en ligne lancé par Amnesty International..