Des militantes des droits des femmes arrêtées lors de manifestations pacifiques en Iran

Neuf femmes qui voulaient participer à un séminaire organisé à l’occasion de la journée nationale de solidarité avec les femmes iraniennes ont été arrêtées jeudi 12 juin à Téhéran. Aida Saadat, Nahid Mirhaj, Nafiseh Azad, Nasrin Sotoodeh, Jelve Javaheri, Jila Baniyagoub, Sarah Loghmani, Farideh Ghaeb et Aliyeh Matlabzadeh ont été placées en détention. Elles ont été relâchées dans la soirée.

Le séminaire, un rassemblement pacifique organisé par la Campagne pour l’égalité, devait avoir lieu dans la galerie Rahe Abrisham, mais les forces de sécurité ont empêché sa tenue en forçant le propriétaire de cette galerie à en fermer les portes. Les neuf femmes ont été arrêtées devant la galerie.

La Campagne pour l’égalité est un réseau qui s’efforce d’obtenir la suppression de la discrimination à l’égard des femmes dans la législation. Elle informe les femmes sur leurs droits et tente de rassembler en Iran un million de signatures pour une pétition contre la discrimination inscrite dans la loi.

Le 22 khordad (le 12 juin) est pour les militantes des droits des femmes en Iran une journée nationale de solidarité contre les lois discriminatoires à l’égard des femmes. Il y a trois ans, à cette même date, des militantes ont organisé devant l’Université de Téhéran une manifestation d’une ampleur inédite. L’année suivante, un rassemblement pacifique du même type a été violemment dispersé par les autorités et 70 personnes ont été arrêtées. Les militantes se sont engagées à continuer d’organiser des activités à cette date jusqu’à ce que les autorités satisfassent leurs revendications.

En Iran, les femmes sont victimes d’une large discrimination en vertu de la législation. Elles sont exclues des principaux champs de la vie politique et n’ont pas les mêmes droits que les hommes en matière de mariage, de divorce, de garde des enfants et d’héritage.

Les autorités iraniennes doivent :

cesser de harceler les militantes des droits de femmes et permettre aux femmes d’exercer sans entrave leurs activités pacifiques, notamment celles qui seront organisées lors des futures célébrations de la journée de solidarité ;
prendre des mesures concrètes pour que les lois nationales régissant la vie des femmes soient mises en conformité avec les normes internationales relatives aux droits humains.