Les discussions sur la situation au Tibet ont été écourtées pendant la réunion du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, mardi à Genève.
À la suite de plusieurs protestations de la part de la Chine, le président du Conseil a indiqué aux organisations non gouvernementales que dans le cadre du point à l’ordre du jour elles ne devaient pas limiter leurs observations à la situation dans un seul pays.
Amnesty International avait préparé une déclaration orale axée sur les graves manquements de la Chine à ses obligations au regard de la Déclaration de Vienne. En vertu de cette dernière, en effet, la Chine est censée veiller à ce que les personnes appartenant à la minorité tibétaine puissent exercer intégralement et effectivement tous les droits humains et toutes les libertés fondamentales sans aucune discrimination.
Du fait des objections formulées par la Chine, Amnesty International a dû renoncer à lire certains passages de sa déclaration devant le Conseil. La déléguée de l’organisation, Patrizia Scannella, a terminé son intervention en rappelant que la Déclaration et le Programme d’action de Vienne affirment que « la promotion et la protection de tous les droits de l’homme [sont] une préoccupation légitime de la communauté internationale ».
Nombre d’autres ONG ont également été frustrées dans leurs efforts visant à discuter de la situation au Tibet.
Dans sa déclaration devant le Conseil, Amnesty International a exprimé sa vive préoccupation au sujet des violations des droits humains commises lors des événements récents dans la région autonome du Tibet et dans les régions voisines. L’organisation avait l’intention d’appeler le Conseil à remédier à la situation.
« Bien que les restrictions imposées par la Chine au débat de ce jour aient été extrêmement déplorables, Amnesty International salue le fait que la délégation chinoise ait accepté, dans ses commentaires aujourd’hui, que la situation au Tibet fasse l’objet de discussions appropriées dans le cadre du point 4 de l’ordre du jour [Les problèmes en matière de droits humains qui requièrent l’attention du Conseil] », a déclaré Patrizia Scannella, représentante adjointe d’Amnesty International auprès des Nations unies à Genève.