À Lhassa, la police chinoise a investi la ville et effectue des descentes dans les maisons pour retrouver les personnes impliquées dans les récents mouvements de protestation.
Le calme serait revenu dans les rues, maintenant désertes, de la capitale du Tibet, mais des troubles continueraient d’être observés dans des provinces chinoises voisines comptant une forte population tibétaine. Selon des informations émanant du Centre tibétain pour les droits humains et la démocratie, des centaines de Tibétains se sont rassemblés dans les rues de Garzê (Ganzi), dans la province du Sichuan, et la situation serait extrêmement tendue. Des informations font également état de manifestations dans la province du Gansu.
D’après certaines personnes, la « terreur » règne à Lhassa ; la police et l’armée fouillent les maisons une par une et procèdent à des arrestations. Les conditions de détention des personnes arrêtées suscitent de graves inquiétudes.
Le gouvernement a indiqué que les personnes impliquées dans les mouvements de protestation devaient se livrer avant le lundi 17 à minuit sous peine d’encourir « de sévères sanctions ». Des témoins ont signalé que des habitants de la ville sont traînés hors de chez eux, et que les Tibétains qui ont chez eux des photos du Dalaï Lama sont emmenés par les forces de l’ordre.
Des sources officielles chinoises ont indiqué que 13 « civils innocents » avaient été tués par des émeutiers tibétains. Selon des sources tibétaines en exil, 99 Tibétains ont été tués par les forces de police armées.
Les autorités chinoises bloquent presque totalement les informations en provenance du Tibet et des régions environnantes. Elles ont coupé les liaisons par téléphone portable et par Internet à l’intérieur du Tibet. Les informations étrangères relatives au Tibet diffusées en Chine sur des chaînes étrangères sont censurées : l’écran devient noir.
Amnesty International demande aux autorités chinoises de ne pas recourir à une force excessive pour rétablir l’ordre.
« Les autorités doivent également rendre pleinement compte de toutes les personnes arrêtées et veiller à ce qu’elles ne soient pas torturées ni soumises à d’autres formes de mauvais traitements, à ce qu’elles puissent entrer en contact avec un avocat et recevoir des soins médicaux, à ce qu’elles soient présentées rapidement à un magistrat indépendant, et à ce qu’elles puissent contester leur détention, a déclaré Catherine Baber, directrice du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International.
« La Chine doit permettre aux journalistes et aux autres observateurs indépendants de se rendre sans entrave au Tibet et dans d’autres régions où vivent des Tibétains. Elle doit également permettre à l’ONU de mener une enquête indépendante sur les événements de la semaine dernière. »