Des centaines de manifestants arrêtés au Népal

Plus de 400 personnes ont été arrêtées lundi au Népal dans le cadre de la répression menée contre les manifestations pacifiques dénonçant les atteintes aux droits humains commises par la Chine au Tibet.

« En arrêtant des manifestants pacifiques, les autorités népalaises veulent faire savoir qu’aucune dissension ne sera tolérée, a déclaré Amnesty International, qui a également souligné que la dernière vague de répression est loin de concerner uniquement ceux qui manifestent au sujet du Tibet. Il ne s’agit aujourd’hui que de la dernière d’une série de répressions de manifestations pacifiques à l’approche des élections. »

À Katmandou, des militants ont été arrêtés alors qu’ils s’apprêtaient à participer à une manifestation silencieuse sur la situation des droits humains au Tibet organisée par la section népalaise d’Amnesty International. Il était près de 14 heures (heure locale), lorsque 17 militants ont été arrêtés à Maitiyala Mandala puis conduits au poste de police de Singha Durbar. Aucune raison n’a été donnée pour justifier leur arrestation.

Parmi les personnes arrêtées figurent Rameshwar Nepal, directeur de la section népalaise d’Amnesty International ; Sushil Pyakurel, ancien membre de la Commission nationale des droits humains ; Govinda Bandi, avocat membre de Commission internationale de juristes (CIJ), et d’autres militants, dont quatre membres de la communauté tibétaine du Népal et plusieurs membres d’Amnesty International.

« L’intervention des autorités dans le mouvement de protestation pacifique de Tibétains et de militants des droits humains est inconstitutionnelle, a ajouté Amnesty International. La décision de l’Administration du district d’empêcher la tenue d’une manifestation pacifique est contraire à l’article 12 de la Constitution népalaise. Il n’y a pas non plus de disposition légale permettant d’interdire à l’avance une telle manifestation. » Amnesty International a de nouveau demandé au gouvernement chinois de permettre aux Nations unies d’ouvrir une enquête indépendante sur les événements qui se sont produits au Tibet et qui ont déclenché des manifestations au Népal. L’organisation a également demandé au gouvernement chinois de répondre aux doléances de la population tibétaine à l’origine du mouvement de protestation, et de revoir les politiques qui ont généré un tel mécontentement.