Mardi, les forces de sécurité égyptiennes ont abattu un Soudanais qui essayait de pénétrer en Israël. Au total, cette année, cinq migrants africains ont été tués en voulant traverser la frontière.
Les responsables de la sécurité ont déclaré que Ermeniry Khasheef, cinquante ans, qui tentait de franchir des barbelés près de la ville-frontière de Rafah, avait été touché dans le dos après avoir ignoré les ordres lui enjoignant de s’arrêter.
Une Érythréenne, Mervat Mer Hatover, avait été tuée trois jours plus tôt après avoir ignoré les sommations lui ordonnant de s’arrêter, tandis qu’elle essayait de sauter par-dessus des barbelés dans la région frontalière d’El Kuntilla (sud-est de la péninsule du Sinaï). Selon les responsables de la sécurité, Mervat Mer Hatover et ses deux filles, âgées de huit et dix ans, faisaient partie d’un groupe d’Africains qui avaient payé des passeurs pour qu’ils les aident à entrer en Israël. Tous ont été arrêtés.
Le procureur militaire aurait ordonné l’autopsie de Mervat Mer Hatover, mais aucune enquête en bonne et due forme n’a été menée à la connaissance d’Amnesty International.
« Nous demandons aux autorités égyptiennes de protéger la vie des migrants, des réfugiés et des demandeurs d’asile qui sont interpellés à la frontière avec Israël, d’ouvrir immédiatement une enquête approfondie, indépendante et impartiale sur les homicides, et de rendre publiques les conclusions de ces investigations », a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.
Le 30 janvier, deux migrants originaires de Côte d’Ivoire ont été tués alors qu’ils tentaient de franchir la frontière au sud de Rafah. Les forces de sécurité égyptiennes ont indiqué que l’homme, vingt-deux ans, et la femme, dix-huit ans, étaient décédés d’une hémorragie avant l’arrivée d’une ambulance. Par ailleurs, six Érythréens et deux Éthiopiens ont été arrêtés.
Un autre Ivoirien est mort d’une hémorragie le 19 janvier après avoir été blessé par balle à la cuisse à la frontière israélienne. Un Soudanais et un Guinéen ont été arrêtés.
Plusieurs milliers de migrants, de réfugiés et de demandeurs d’asile, venant principalement du Soudan et de l’Érythrée ou d’autres pays de l’Afrique sub-saharienne, essaient chaque année d’entrer en Israël depuis l’Égypte. Leur nombre est en augmentation depuis 2007.
Au cours du seul mois de juillet 2007, plus de 230 migrants, soudanais pour la plupart, ont été arrêtés alors qu’ils tentaient d’entrer en Israël sans autorisation officielle. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), deux à trois millions de ressortissants soudanais vivent en Égypte. La plupart sont des migrants, mais plusieurs milliers de réfugiés ayant fui les persécutions dans leur pays d’origine figurent également parmi eux.
Israël fait pression sur l’Égypte afin que celle-ci réduise le nombre de personnes qui franchissent la frontière pour entrer illégalement sur le territoire israélien.