Amnesty International est vivement préoccupée par les informations selon lesquelles des civils ont été exécutés de manière extrajudiciaire par des hommes armés au Tchad. L’organisation appelle le gouvernement tchadien à prendre de toute urgence des mesures visant à empêcher les exécutions extrajudiciaires à la suite des affrontements qui ont opposé les rebelles aux forces gouvernementales.
« Nous avons reçu des informations selon lesquelles le 6 février, au moins trois hommes auraient été exécutés par des membres de l’armée tchadienne. Leurs corps sans vie ont ensuite été jetés dans le fleuve Chari. Ce matin, leurs cadavres auraient été repêchés par des agents de l’administration tchadienne », a indiqué Tawanda Hondora, directeur adjoint du programme Afrique d’Amnesty International.
On ignore l’identité de ces trois hommes, mais on pense qu’ils appartiennent à la même ethnie que les groupes armés d’opposition qui ont mené des attaques contre la capitale, N’Djamena, durant le week-end.
« Nous craignons fortement que les autorités tchadiennes ne se lancent dans une chasse aux sorcières d’envergure pour traquer les personnes perçues comme appartenant aux groupes armés d’opposition », a expliqué Tawanda Hondora.
Le 6 février, le président Idriss Déby a assuré que les forces gouvernementales avaient le contrôle total du pays. Il a également affirmé que, si certains rebelles avaient fui, d’autres se trouvaient toujours à N’Djamena, déguisés en civils.
Amnesty International a reçu des informations qui laissent entendre que l’armée tchadienne va poursuivre ses arrestations illégales de civils et de membres de la société civile, notamment de journalistes et de défenseurs des droits humains.
« Les exécutions extrajudiciaires et les arrestations arbitraires constituent de graves violations des droits humains et sont proscrites par la loi tchadienne et par les instruments internationaux relatifs aux droits humains auxquels le Tchad est partie. Elles doivent cesser immédiatement et leurs auteurs doivent être tenus pour pénalement responsables », a déclaré Tawanda Hondora.