Mercredi 13 février, Kevin Rudd, le Premier ministre australien, a ouvert la session parlementaire en présentant des excuses officielles aux Aborigènes de la « génération volée » ainsi qu’à leurs familles. Son discours, qui a été décrit comme un événement majeur de l’histoire australienne, a été retransmis en direct dans toutes les villes du pays. Par le biais d’un de ses porte-parole, Amnesty International a salué la décision du gouvernement australien, qui a fait de ces excuses une priorité. « Nous espérons que ce geste marquera la fin symbolique d’une ère tragique pour les enfants aborigènes, et une première étape vers la résolution des atteintes aux droits humains que les Autochtones australiens subissent quotidiennement », a déclaré Rodney Dillon, coordonnateur Campagnes pour la section australienne d’Amnesty International. « Ces excuses permettront de favoriser le respect mutuel et l’établissement de véritables relations entre les Australiens autochtones et non autochtones, et sont essentielles au processus de réconciliation entre ces populations. « L’organisation exhorte le gouvernement australien à mettre en application les recommandations contenues dans le rapport Bringing Them Home. Les restitutions, la réadaptation, l’indemnisation et les garanties de non-répétition seront les prochaines étapes cruciales. » Dans ce rapport datant de 1997, la Human Rights and Equal Opportunities Commission (HREOC, Commission pour les droits humains et l’égalité des chances) avait formulé 54 recommandations après avoir enquêté sur les pratiques consistant à retirer, de force ou sous la contrainte, des enfants autochtones à leurs familles. La HREOC avait constaté qu’un grand nombre d’enfants aborigènes et des îles du détroit de Torrès (entre un et trois sur dix) avaient été enlevés entre 1910 et 1970. Beaucoup ont subi des sévices physiques, sexuels ou psychologiques. Les recommandations de ce rapport sont conformes aux droit international, qui dispose que toute personne dont les droits ont été bafoués doit avoir des possibilités de « recours utile ». Cette semaine, les militants et le personnel d’Amnesty International ont pris part à des commémorations dans tout le pays, afin d’exprimer leur solidarité avec les Australiens autochtones.