Six années de détentions illégales par les États-Unis

Pour le sixième anniversaire du centre de détention américain de Guantánamo, des milliers de membres et de sympathisants d’Amnesty International se mobilisent à travers le monde pour appeler le gouvernement des États-Unis à mettre un terme aux détentions illégales à Guantánamo et ailleurs.

Cet anniversaire ne concerne pas uniquement Guantánamo. Les placements en détention qui ont eu lieu dans ce centre ne représentent en effet qu’un aspect des politiques et des pratiques mises en œuvre par le gouvernement des États-Unis depuis le 11 septembre 2001 au nom de la lutte contre le terrorisme et de la sécurité nationale. Il faut y ajouter les transferts secrets de détenus entre différents pays («restitutions»), les détentions dans des sites clandestins et le recours à des techniques d’interrogatoire et à des conditions assimilables à des actes de torture ou à d’autres mauvais traitements.

Amnesty International a été parmi les premiers à demander la fermeture de Guantánamo. Au fil des ans, de nouvelles voix ont relayé cet appel, les gens étant de plus en plus nombreux à prendre conscience de l’illégalité des détentions.

Aujourd’hui, plus de 1 200 parlementaires de pays comme le Royaume-Uni, le Japon, Israël, Bahreïn et l’Allemagne se joignent à Amnesty International pour exhorter les États-Unis à mettre un terme à toutes ces détentions illégales et soit à inculper les détenus d’infractions reconnues et à les faire juger par des tribunaux civils, soit à les libérer en veillant au respect de leurs droits humains.

Alors que débute l’année des festivités qui marqueront les soixante ans de la Déclaration universelle des droits de l’homme, Amnesty International se concentre sur le travail qui reste à accomplir pour que la promesse de droits humains universels et indivisibles devienne réalité.

Guantánamo est un symbole d’injustice et de violence. Les détentions secrètes, la torture, les «restitutions» et les détentions illimitées sans inculpation bafouent les principes relatifs aux droits humains les plus élémentaires et menacent la sécurité au lieu de la renforcer.

Rendre justice aux victimes du terrorisme consiste à juger sérieusement et publiquement toute personne contre laquelle il existe des preuves d’implication dans de tels actes. Rendre justice aux détenus et à leur famille consiste à leur accorder toutes les garanties d’une procédure régulière et l’accès à toutes les voies de recours en cas de violation des droits humains. Il n’y aura pas de sécurité sur le long terme sans justice et sans respect des droits humains de tous. 

Cet anniversaire doit être placé sous le signe de l’action et non de la commémoration passive: les gouvernements et les citoyens du monde entier doivent appeler les autorités américaines à mettre leurs politiques et leurs pratiques en matière de détention en conformité avec le droit international.