Delara Darabi

Delara Darabi, vingt ans, a été déclarée coupable du meurtre de la cousine de son père, Mahin, qui était âgée de cinquante-huit ans. La jeune femme avait dix-sept ans au moment de ce crime, commis en septembre 2003.

Elle avait avoué dans un premier temps avant de se rétracter. Elle a en effet affirmé que son petit ami, Amir Hossein Sotoudeh, était le meurtrier et qu’elle avait reconnu les faits pour qu’il ne soit pas exécuté ; il lui aurait dit qu’elle était trop jeune pour que la peine de mort lui soit appliquée.

Delara Darabi a été condamnée à mort le 27 février 2005 par la 10e chambre du tribunal de Rasht. En janvier 2006, la Cour suprême a conclu à des «insuffisances» dans le dossier et a renvoyé l’affaire devant un tribunal pour enfants de Rasht afin qu’elle soit rejugée.

Delara Darabi a de nouveau été condamnée à mort par la 107e chambre du tribunal de Rasht à la suite de deux audiences qui se sont tenues en janvier et en juin 2006. Amir Hissein Sotoudeh a été condamné à dix ans d’emprisonnement pour complicité de meurtre. Tous deux ont été condamnés à des peines supplémentaires de trois ans d’emprisonnement assorties de 50 coups de fouet pour vol à main armée, et de 20 coups de fouet supplémentaires pour «relation illicite». La sentence capitale prononcée contre Delara Darabi a été confirmée le 16 janvier 2007 par la Cour suprême.

Delara Darabi est incarcérée dans une prison pour femmes de Rasht depuis son arrestation en 2003. Ses conditions de détention sont difficiles et elle souffre de dépression. Le père de la jeune femme affirme qu’elle n’est pas bien nourrie et qu’elle est maltraitée par les gardiennes. Elle n’est pas autorisée à rencontrer régulièrement sa famille. Les visites sont souvent refusées et sa famille est parfois renvoyée à son arrivée à la prison.

En janvier 2007, Delara Darabi a tenté de se suicider, mais ses codétenues ont alerté les gardiennes et elle a été sauvée. Avant cette tentative de suicide, sa famille et son avocat avaient demandé à plusieurs reprises son transfert dans une autre prison en raison de la dégradation de son état de santé physique et mentale.

En mars 2007, son avocat, Abdolsamad Khoramshahi, a déclaré au journal Etemad qu’il avait interjeté appel de la sentence capitale et que sa requête serait examinée par une autre chambre de la Cour suprême.

On a appris le 5 avril que les services du responsable du pouvoir judiciaire avaient transmis le dossier à la Cour suprême. La condamnation à mort a été confirmée le 25 avril par la septième chambre de la Cour suprême siégeant en tant que chambre de réexamen, et le verdict a de nouveau été soumis au responsable du pouvoir judiciaire.