« Comment puis-je faire comprendre à mon ami que je me soucie des violences qui ont lieu et que je n’aime pas voir mon ami souffrir ? »
« Comment puis-je apporter mon aide et comment puis-je agir ? »
Ces questions ont été soulevées par des élèves des écoles de Santiago de León de Caracas et de Luisa Goiticoa au Venezuela, qui ont partagé leur expérience du harcèlement scolaire à travers des dessins et des bandes dessinées, afin de trouver des moyens de mettre fin aux comportements violents à l’école.
Pour en savoir plus, nous avons parlé à Vivian Diaz, coordinatrice du programme Éducation aux droits humains d’Amnesty International Venezuela.

« Notre approche consiste à stimuler la créativité des enfants et à utiliser leurs propres idées pour informer tout le monde – les enseignants tout comme les autres élèves – de la gravité du problème que représente le harcèlement scolaire. Les enfants ont entre 8 et 12 ans, ils racontent leurs propres expériences au travers d’histoires que des illustrateurs transforment alors en bandes dessinées et en dessins qui retiennent l’attention des gens et les encouragent à parler de ce problème », explique Vivian.
Des élèves de l’école travaillent en groupe pour partager leurs expériences en matière de harcèlement scolaire, soit à travers des jeux de rôle théâtraux, soit en écrivant leurs propres histoires. Ces histoires sont alors transformées en une revue de bandes dessinées qui raconte les histoires vraies et fictives des élèves et leur donne une possibilité vivante et colorée de s’ouvrir et de trouver des solutions pour mettre fin aux comportements violents dans leur école.
Les illustrateurs utilisent les idées et les mots des enfants, ce qui permet de veiller à ce que les messages soient compris et reflètent la diversité et la réalité des expériences de la vie des enfants, tout en donnant foi à leurs idées et leurs réalités.

Les élèves participent également à des ateliers de prévention contre le harcèlement scolaire visant à renforcer les connaissances qu’ils ont acquises et à étudier les manières dont ils peuvent empêcher ou répondre aux actes de harcèlement dont ils sont témoins ou victimes, que ce soit au sein des écoles – dans les toilettes, les salles de classe et les cours de récréation – ou dans les cas de harcèlement en ligne.
« Cela m’a plu. Il s’agit de montrer que personne ne doit être seul, il doit y avoir un travail d’équipe », explique une fille de 10 ans de l’école. « Cela montre que même si certaines personnes vous traitent mal, il n’est pas nécessaire de se comporter de la même façon ou d’exclure qui que ce soit ».
Un garçon de 12 ans participant au projet a déclaré : « Cela nous a plu parce qu’ils nous apprennent que le groupe des élèves populaires n’est pas le meilleur, que le meilleur groupe est celui qui vous accepte ».

D’après Vivian, le principal objectif du projet est de comprendre pourquoi et de quelle manière le harcèlement scolaire se produit. Vivian constate que le projet a une influence positive sur les enfants qui sont témoins de violences dans la société de manière quotidienne et qui font preuve de beaucoup d’empathie pour la souffrance de leurs amis lorsqu’ils ont la possibilité de partager leurs expériences du harcèlement scolaire.
La revue « Timbre contra el acoso escolar » a été publiée pour la première fois en mai 2015 et était accompagnée de cartes d’information pour les parents. Les dessins peuvent être réédités et d’autres écoles peuvent donc mettre en œuvre cette approche pour commencer à créer leur propre version à partir des expériences de leurs élèves.