Jabu Tugwana, responsable du projet Education aux droits humains d’Amnesty International Afrique du Sud, dévoile comment 15.000 actions ont été recueillies dans le cadre du Marathon des signatures, grâce à des activités d’éducation aux droits humains.
Entrevue menée en ligne par Emilie White, Coordinatrice du Réseau d’EDH et des communications au sein de l’équipe EDH du Secrétariat international, le 23 mai 2013, pour les Nouvelles du Réseau d’EDH :
EMILIE: Bonjour, je suis Emilie White pour les Nouvelles du Réseau d’EDH. Je parle aujourd’hui avec Jabu Tugwana, la responsable de l’éducation aux droits humains à Amnesty International Afrique du Sud. Elle vient d’être impliquée dans le Marathon des signatures de mars 2013 en Afrique du Sud au cours duquel elle a contribué à recueillir plus de 15.000 actions. Alors, Jabu, dis-nous en plus.
JABU: Merci, Emilie. Nous avons organisé un Marathon des signatures en Afrique du Sud au mois de mars, parce qu’ici, c’est le mois des droits humains. Nous avons fait appel à 20.000 élèves venant de cinq provinces d’Afrique du Sud. 28 écoles ont participé.
Pour nous à Amnesty, cela a été une excellente occasion de montrer comment nous pouvons utiliser l’éducation aux droits humains pour renforcer le travail de campagne. Nous avons pu le faire grâce à la participation de bénévoles, aussi connus sous le nom de multiplicateurs, qui ont été affectés aux écoles faisant partie du Marathon.
Nous avions plus de 60 multiplicateurs travaillant avec les 28 écoles ; huit d’entre elles étaient des écoles primaires et le reste était des lycées. Nous avons travaillé avec deux cas, l’un sur les droits des femmes et l’autre sur le Traité sur le commerce des armes.

Ce qui a été particulièrement intéressant, c’est que le thème du Traité sur le commerce des armes a été celui qui a inspiré le plus grand nombre d’actions, ce qui était surprenant dans le sens que la plupart des lettres étaient écrites par des enfants des zones rurales.
Une autre chose vraiment formidable à propos de l’écriture des lettres a été que nous avons pu faire participer des écoles avec lesquelles nous n’avions jamais travaillé avant. Ainsi, le travail de cette section avec les écoles a pu s’étendre.
Une autre leçon importante retenue de cette expérience est la façon dont on peut utiliser l’écriture des lettres pour impliquer les écoles dans des endroits où Amnesty n’a ni présence ni visibilité. Ainsi, Amnesty et le mouvement en faveur des droits humains lui-même peut grandir.

Ce que nous avons appris de la méthodologie participative a été que nous pouvons parler des violations des droits humains qui se passent dans les pays voisins et éduquer les jeunes à ce propos, tout en donnant à d’autres jeunes de ces pays en question les moyens d’agir. Ca marche aussi dans l’autre sens. Nous pouvons travailler avec ces mêmes pays sur des thèmes plus faciles de droits humains et contribuer à renforcer le respect des droits humains au sein de ces environnements.
EMILIE: Tu me disais aussi qu’il y avait eu une évaluation à la fin impliquant tous les participants. Peux-tu nous raconter comment cela s’est passé ?
JABU: Nous avons utilisé des méthodologies participatives tout au long du Marathon des signatures. Nous avons mis en place deux ateliers. Le premier constituait la formation sur l’écriture des lettres, où nous avons expliqué aux multiplicateurs ce qu’est le Marathon des signatures, comment écrire les lettres et comment organiser des présentations auprès des élèves dans les écoles sur les questions de droits humains.

A la fin du Marathon, nous avons eu une évaluation participative au cours de laquelle nous avons utilisé des bandes adhésives que nous avons collées sur le sol. Nous avons dessiné trois lignes : l’une était la ligne neutre, une autre la ligne positive et la dernière la ligne négative. Nous avons posé une série de questions sous la forme de déclarations, en ayant tout le monde debout sur la ligne neutre. Si les personnes étaient d’accord avec une déclaration, par exemple « le Marathon des signatures a été utile ou réussi », elles devaient avancer sur la ligne positive. Ou alors, « le Marathon des signatures n’a été utile ou vous n’êtes pas d’accord », elles faisaient un pas en arrière. Ca a été une très bonne façon d’obtenir des réponses des multiplicateurs impliqués dans le Marathon parce que c’est amusant et anonyme. Les facilitateurs n’ont pas dirigé cette séance en question. Ca a été super également parce qu’au-delà de prendre des photos de leurs pieds sur les lignes, nous avons poser d’autres questions et nous avons ainsi recueilli une grande quantité d’informations.
EMILIE: Excellent, il semble que c’est une autre méthodologie à prendre en compte. Super également que vous avez pu vérifier comment les choses étaient allées et organisé une évaluation avec tous ceux qui avaient participé. Je me réjouis d’en savoir plus sur vos activités d’éducation aux droits humains en Afrique du Sud. Merci de nous avoir raconté votre travail en relation avec le Marathon des signatures.
Apprenez en plus sur le travail d’Amnesty International Afrique du Sud concernant l’éducation aux droits humains! Plus d’informations rejoignez la page Facebook d’Amnesty International Afrique du Sud.
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Image en-tête: Les étudiants posent avec deux multiplicateurs d’Amnesty International Amérique du Sud à l’école secondaire de Mosupatsela..©Amnesty International.