Faire participer les Aborigènes et les habitants du Detroit de Torrès aux questions touchant les droits humains

Bryan Andy, membre de l’Equipe d’Amnesty Australie pour les Droits des Populations Autochtones, nous partage son expérience de l’atelier sur l’éducation aux droits humains qui s’est tenu à Palm Island en Juin 2012 pour les Populations Aborigènes et ceux des Iles du Detroit de Torres.

EMILIE: Bonjour, c’est moi, Emilie White ave les nouvelles du Réseau Education aux Droits Humains, nous sommes en ligne avec Bryan Andy, qui travaille à l’éducation aux droits humains dans l’Equipe d’Amnesty Australie des Droits des Peuples Indigènes

BRYAN: Bonjour, Je suis un Yorta Yorta d’Australie. Je travaille à Melbourne avec Amnesty Australie. Nous avons des bureaux dans tout le pays, mais le mien est à Melbourne, Centre d’Action Victoria, dans le Sud Est du pays, je suis le Coordinateur à l’Education aux Droits Humains pour Amnistie à l’intérieur de l’Australie et travaille tout particulièrement avec les Populations Aborigènes et les Populations des Iles du Detroit de Torres ou les Peuples Indigènes comme nous préférons les appeler à Amnesty.

EMILIE: Vous venez juste de m’envoyer un rapport sur ce qui fut sans doute la première entreprise d’Amnesty sans accompagnement à savoir l’ouverture d’un atelier d’éducation aux droits humains pour les Populations Aborigènes et celles des Iles du Detroit de Torres qui leur permette de se prendre en charge.  Ce rapport est vraiment enthousiasmant. Pouvez nous partager comment vous avez réussi à organiser cet événement et comment il s’est déroulé?

BRYAN: L’événement a pu être organisé grâce à l’engagement pris par Amnesty Australe vis à vis de l’éducation aux droits humains d’employer quelqu’un dans mon rôle particulier qui est de s’occuper des Communautés Aborigènes et de celles des iles du Detroit de Torres et de travailler avec elles.

Dianne Foster parle de l’article 7: l’Existence de la Déclaration des Droits pour les Peuples Autochtones. ©Amnesty International
Dianne Foster parle de l’article 7: l’Existence de la Déclaration des Droits pour les Peuples Autochtones. ©Amnesty International

Dans le cadre de notre travail de campagne et d’activiste pour les droits dans tout le pays, les gens de l’équipe des Droits des Peuples Indigènes ont crée des liens avec les populations de Palm Island. Palm Island est une petite ile au large de la côte de Queensland, côte Nord de l’Australie. Elle est tout prés d’un endroit appelé Townsville, endroit qui a connu une histoire plutôt intéressante avec les quantités de violations des droits humains qui s’y sont produites, ou bien si vous parlez aujourd’hui, a cause des violations des droits qui s’y sont déroulées, de nos jours au regard de l’histoire, ces populations ont réellement connu un destin affreux.

C’est ainsi que des gens de l’Equipe des Droits des Populations Indigènes sont entrés en contact avec ces populations et leur ont dit nous aimerions faire  une sorte de formation à l’autonomie avec vous et de là je suppose cet échange a eut lieu, ces gens se sont associées à mon travail et nous avons été capables de réaliser un atelier avec les populations de Palm Island dans le but de les rendre capable de se prendre en main, de mieux comprendre les droits humains et aussi les outils,  comme de travailler avec les medias, de mener une campagne avec efficacité et de réaliser des changements au sein de leur communauté à partir d’une approche fondée sur les droits humains, soit essentiellement leur donner comme un sentiment d’auto-détermination.

EMILIE: Quels furent les participants de l’atelier, comment les avez vous choisi et fut il difficile d’en faire venir à l’atelier?

BRYAN: oui, cela a pris du temps, ce fut un long processus. J’ai visité Palm Island environ trois fois avant de présenter l’atelier, cela m’a demandé nombre de rendez vous, de projets.de consultations avec les communautés. J’estime qu’une des façons de travailler en tant qu’équipe des Droits des Peuples Indigènes est de le faire au moyen d’un processus d’accord préalable et bien informé fonde sur  la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Populations Indigènes. Nous voulons faire ce que nous disons et ne pas parler pour parler. Et ainsi nous avons réalisé  quantité de projets et de consultations au sein des communautés, et il en fut de même  avec Palm Island.

Développant un cas concernant Palm Island pour le Rapporteur Spécial sur les Droits des Peuples Autochtones. ©Amnesty international.
Développant un cas concernant Palm Island pour le Rapporteur Spécial sur les Droits des Peuples Autochtones. ©Amnesty international.

Je suis allé la bas trois fois et aussi avec d’autres membres de l’équipe des Droits des Peuples Indigènes nous asseoir avec les membres de la communauté et avec leurs chefs pour parler de ce qu’ils pourraient attendre de l’atelier et de ceux qui pourraient s’y impliquer. Nous avons parlé de sujets comme comment promouvoir cet atelier, comment en parler là bas, comment y attirer les gens. C’est essentiellement une longue marche à suivre que d’aller s’asseoir avec ces populations et de leur dire, que voulez vous?, qu’attendez-vous de la façon de voir d’Amnesty, comment pouvons nous travailler ensemble dans le meilleur intérêt des communautés.

Voici le genre d’opérations que nous devons faire. Cela semble un travail de longue haleine, mais j’estime qu’il est nécessaire et qu’il fait partie du processus. Juste pour vous donner une indication, je disais que mon bureau est à Melbourne, et Palm Island est probablement à environ 2.000 kilomètres au Nord de Melbourne, ainsi quand je dis trois voyages au préalable, c’est beaucoup de temps et de déplacements, mais cela n’est pas sans récompense.

EMILIE: le rapport sur l’atelier indique qu’il a  a fourni à Amnesty une possibilité bien engagée et fiable de poursuivre le travail en partenariat avec les Populations de Palm Island pour alléger leurs inquiétudes sur les droits humains. Cela semble vraiment formidable.  Qu’entendez-vous faire exactement, et comment pensez-vous y arriver?

BRYAN: Le travail d’Amnesty avec les peuples Aborigènes et des Iles du Detroit de Torres est assez nouveau. Nous avions eu l’Oncle Rodney Dillon qui est un Palawa de Tasmanie, qui travaille à Amnesty depuis six ans. Mais en fait notre travail avec les populations indigènes est assez récent, il en est à ses débuts. Ainsi mon rôle dans l’éducation aux droits humains est d’aider les gens à se prendre en charge, mais il est aussi de les faire s’engager et de les consulter afin de les faire monter à bord. Nous savons que si nous sommes un mouvement mondial, il n’y a pas un grand nombre de Peuple Aborigènes et des iles du Detroit de Torres engagés dans ce que nous faisons. D’une certaine façon je veux être capable de les faire ainsi participer de cette façon, mais je veux juste aussi les amener à la vitesse des droits humains.

Il y a  dans tout le pays au sein des Aborigènes et des Populations des Iles du Detroit de Torres d’ Australie comme un sentiment de ce que sont les droits humains existent, mais nous devons réellement les éclairer sur ce que sont capables de faire les droits humains et comment ils peuvent être utilisés pour une défense et des campagnes efficaces, voila en quelque sorte le projet. C’est avant tout de les faire participer dès le départ, de parler la même langue, d’être d’accord. Ce fut le grand objectif de notre atelier et une grande partie du travail que nous réalisons dans tout le pays.

Dans le cadre de l’atelier avec celui sur l’éducation aux droits humains de Palm Island, voila ce que nous avons fait, comme ils voulaient travailler sur des questions telles que comment intégrer la culture locale dans leur éducation, ce qui est essentiellement un droit humain, celui de pratiquer sa culture et de l’intégrer dans un système d’éducation qui n’est pas celui des indigènes, ils ont travaillé à des activités comme celles ci, ce qui leur a permis de franchir les étapes. S’ils veulent réaliser un changement dans leur système d’éducation, ce sont les étapes que vous pourriez vouloir franchir pour accomplir ce changement. Voila pour ce qui est de les rendre capables de se prendre en main, ce sont des choses simples qu’ils ont voulu faire, pas simples,  mais les processus qu’ils ont voulu suivre en tant que communauté, pour réaliser le changement et instaurer les droits humains.

Présentant les problèmes de Palm Island au Rapporteur Spécial sur les Droits des Peuples Autochtones de l’ONU (alias Rodney Dillon dans le cadre de cet exercice). ©Amnesty international.
Présentant les problèmes de Palm Island au Rapporteur Spécial sur les Droits des Peuples Autochtones de l’ONU (alias Rodney Dillon dans le cadre de cet exercice). ©Amnesty international.

EMILIE: A la fin de l’atelier, vous avez effectué une évaluation avec les participants, qu’ont ils évalué la rencontre?

BRYAN: Ces gens là à une très large majorité ont estimé que l’atelier fut de grande qualité, ils ont été très reconnaissants de ce qui nous avons fait et le processus d’évaluation est quelque chose que nous faisons juste pour être sur d’être sur la bonne voie.  Nous le réalisons de deux façons.  Nous avons un formulaire que nous leur donnons  a  remplir et y  répondre personnellement, mais nous avons aussi eu avec eux un échange  sur l’évaluation  comme clôture de l’atelier. Et cela, parce que nous travaillons souvent avec des gens de faible niveau d’alphabétisation, qui ne savant pas nécessairement lire ou écrire. Nous avons du intégrer ces façons de faire pour être sur que nous saisissons bien leurs sentiments et leurs réactions,  ceci est juste un des processus que nous suivons.  

Les conversations lors de l’évaluation portaient sur les sujets suivants, s’ils pensaient que l’atelier avait été très valable, ou non, ce que le contenu leur avait apporte,  comment ils pouvaient vouloir s’en servir, les leçons tirées de l’atelier et nous leur avons aussi demandé un genre de participation.

Par exemple, nous avons organisé un atelier récemment à Perth et nous avons une section qui travaille sur les medias que nous aimons présenter pour encourager la participation des populations avec les medias de façon positive. Et l’un des résultats obtenus fut comment se servir des medias sociaux, nous aimerions en savoir plus sur les medias sociaux  comme d’avoir un programme pour travailler au sein des medias. Et nous en sommes venus à dire “ Eh bien voila une très bonne idée!” Ainsi l’évaluation, alors qu’elle nous donne certaines réactions et nous permet de comprendre comment nous sommes en train d’évoluer peut être aussi utilisée comme un moyen d’obtenir plus de renseignements des feedbacks et aussi d’avancer plus dans le discernement sur la façon de renforcer notre travail.

EMILIE: Que se passe-t-il maintenant en Australie à la suite de cet atelier et en général dans votre travail à l’EDH pour cette année?

BRYAN: Cette année nous mettons au point une campagne pour la justice, qui concernera le système de justice pénale et comment cela affecte gravement les jeunes des populations indigènes dans tout le pays. Nous nous concentrerons sur l’Ouest de l’Australie, les Territoires du Nord et Queensland comme étant les lieux où les statistiques sont les plus mauvaises, et une partie de mon travail à l’EDH consistera beaucoup à faire participer et consulter la communauté, ainsi nous projetons de conduire deux ateliers sur l’EDH dans chacun de ces trois Etats.

Nous envisageons ces ateliers essentiellement comme des moyens d’amener les gens ici, pour qu’ils comprennent que nous sommes a la hauteur de  la façon de voir d’Amnesty, mais aussi nous voulons les rendre capables de parler le même langage que nous, ainsi si tous les deux nous voyons une violation a partir du  point de vue d’Amnesty ou de celui de la communauté  nous voulons les rendre capables de dire ce qu’il faut dire pour que nous soyons prêts à faire notre rapport sur le système de justice pénale.

La plupart des participants et facilitateurs de l’atelier « Our Mob, Our Rights » de Palm Island. ©Amnesty international.
La plupart des participants et facilitateurs de l’atelier « Our Mob, Our Rights » de Palm Island. ©Amnesty international.

Nous sommes aussi en train de mettre au point une campagne, qui alors je l’espère va enrôler un grand nombre de gens qui sont  enrôlés dans cet atelier, des détenteurs de droits comme vous les appelez, des gens pour parler aux medias, qui rejoignent la campagne, qui nous aident à mettre au point quantité d’affaires, qui sont là à nos côtés. Nous essayons de tisser un lien puissant entre l’EDH et les campagnes. Il se peut qu’une légère fissure soit perçue entre ces deux courants au sein d’Amnesty et j’estime que nous devons réellement faire porter nos efforts sur le fait d’assurer que l’EDH fait partie intégrante des campagnes, parce que comme je l’ai dit plus tôt, nous travaillons avec de nouvelles personnes, nous travaillons avec des gens avec qui nous n’avons pas travaillé dans la perspective d’Amnesty, aussi nous devons vraiment rassembler ces deux mondes, rassembler ces deux courants, pour obtenir pour tous le meilleur résultat.

EMILIE: Cela semble excellent et j’attends avec impatience vos prochaines dernières nouvelles, pour en savoir plus sur la façon dont tout cela se déroule comment cela fonctionne, peut être dans deux mois. Ainsi en attendant,  un très grand merci pour le temps que vous avez consacré, pour votre participation au réseau, pour avoir rencontre personnellement ces populations et de  nous faire savoir ce qui se fait en Australie.  Un grand, grand merci.

Interview mené par Emilie White, Coordinateur du Réseau & des Communications dans l’Equipe EDH du SI, le 6 Février 2003, en ligne, pour les Nouvelles Internationales du Réseau EDH.

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