Gaby Mamba, tué par une balle perdue dans sa maison

Gaby Mamba, 16 ans, a été tué par une balle perdue le 19 janvier 2015 alors qu’il se trouvait dans sa maison dans la commune de Matete à Kinshasa, en République démocratique du Congo. Alors que les tirs s’intensifiaient dans son quartier, le jeune scout est monté à l’étage pour voir ce qui se passait dans la rue depuis une fenêtre.

Plusieurs autres coups de feu ont été tirés.

Gaby a essayé de d’incliner pour se mettre à l’abri. Une balle l’a alors atteint au cou. Il a perdu beaucoup de sang et est mort dans la maison famille.

La mort du jeune garçon a provoqué la colère de nombreux habitants de son quartier. Des jeunes sont allés déposer son corps dans un poste de police en signe de protestation. La police a rapidement dispersé la foule avant d’emporter avec elle le corps de Gaby à bord d’une jeep. Sa tante a indiqué à Amnesty que les jeunes avaient essayé en vain de rattraper la jeep.

Son corps a été retrouvé deux jours plus tard à la morgue de l’hôpital Saint-Joseph. La police l’avait abandonné dans la rue devant l’hôpital le jour où il a été tué.

Selon ses proches, le personnel de la morgue a invoqué les instructions de l’Agence nationale de renseignements pour rejeter les demandes d’embaumement du corps de Gaby.

Il a été enterré 45 jours plus tard.

Une plainte a été déposée auprès de la haute cour de Matete. Depuis, les autorités n’ont fait aucune communication officielle sur l’affaire Gaby à sa famille. « Nous n’avons jamais vu d’enquêteur. Aucune autorité n’est venue nous voir, pas même celle du coin », ont déclaré les proches de Gaby à Amnesty.

En août 2019, le magistrat chargé de l’affaire a déclaré à Amnesty que ses services n’avaient pas enquêté sur l’affaire faute de ressources suffisantes. Et le dossier lui-même semblait avoir été perdu.

« Les années ont passé, mais notre douleur reste toujours aussi forte. Chaque fois que je vois des jeunes de son âge, je ne peux m’empêcher de penser à l’homme qu’il serait devenu. Tant que ceux qui l’ont tué resteront impunis, nous ne pourrons pas lever le deuil » a déclaré la tante de Gaby.