Équipe des défenseurs : Ils défendent les droits humains en Russie
Même Pelé n’aurait pas pu gagner un match tout seul. Pour gagner, toute l’équipe doit faire un bon match : les défenseurs, les attaquants, les gardiens, les entraîneurs et les joueurs sur le banc. En Russie, où se tient la Coupe du monde de la FIFA 2018, il existe une telle équipe. Et nous ne parlons pas d’une équipe de football.
Les hommes et les femmes de cette équipe défendent leurs concitoyens et concitoyennes, s’opposent à la torture et aux autres violences commises dans les postes de police, se battent pour que chacun puisse respirer un air pur et soutiennent les victimes de violences domestiques, les personnes LGBTQI, les travailleuses et travailleurs du sexe et les anciens détenus. Ces personnes forment l’équipe des défenseurs, composée de défenseur-e-s des droits humains qui consacrent leur vie à protéger les droits humains et la dignité en Russie. Voici de leurs histoires.
Dix de nos héros et héroïnes vivent et travaillent dans des régions où se tiennent des matchs de la Coupe du monde. Notre onzième héros est Oyoub Titiev, le responsable du bureau de Grozny, en Tchétchénie, de l’ONG russe de défense des droits humains Memorial. Bien qu’aucun match de la Coupe du monde ne se tienne à Grozny, où travaille Oyoub Titiev, nous ne pouvons pas ne pas parler de son histoire. C’est avec son récit que nous commencerons à vous raconter l’histoire de l’équipe des défenseurs.
Notre travail en faveur des droits humains est essentiel pour faire entendre la voix de tout le monde et pour que la justice soit accessible à tout le monde.
Igor Kaliapine, directeur du Comité contre la torture
Demandez justice pour les défenseur-e-s des droits humains en Russie
La Déclaration des Nations unies sur les défenseurs des droits de l’homme a été adoptée il y a 20 ans, et pourtant, défendre les droits humains reste très dangereux en Russie. Les défenseur-e-s des droits humains sont poursuivi-e-s en justice pour des accusations pénales forgées de toutes pièces, sont diabolisé-e-s par les médias et les autorités et sont victimes d’attaques et parfois même d’homicides.
En Tchétchénie, une république du Caucase du Nord, Oyoub Titiev, un défenseur des droits humains de premier plan, encourt dix ans de prison pour des accusations forgées de toutes pièces de détention de produits stupéfiants illicites. Le président tchétchène Ramzan Kadyrov a qualifié Oyoub Titiev et ses collègues de l’organisation de défense des droits humains Memorial d’« ennemis du peuple » et a promis de leur « tordre le cou ».
Igor Nagavkine, un défenseur des droits humains de l’oblast de Volgograd (sud-ouest de la Russie), attend d’être jugé pour des accusations de vol forgées de toutes pièces. C’est la deuxième fois qu’il est victime d’une tentative visant à ternir sa réputation au moyen de fausses accusations. Il a également déjà indiqué avoir été victime de menaces de la part de représentants des pouvoirs publics en raison de son travail de protection des droits des détenu-e-s et de lutte contre la corruption.
En décembre 2017, Andreï Roudomakha, un militant écologiste, a été violemment frappé dans la région de Krasnodar (sud-ouest de la Russie). Andreï Roudomakha et ses collègues de l’ONG interrégionale Environmental Watch for the North Caucasus (EWNC) venaient de rentrer après être allés inspecter un chantier, dans lequel ils pensent que des hauts représentants sont impliqués, dans une zone forestière protégée au bord de la mer Noire. Malgré les nombreux éléments de preuve irréfutables, les assaillants n’ont pas été retrouvés et l’enquête est au point mort. En plus de cela, Andreï Roudomakha et ses collègues continuent de recevoir des menaces.
Exigez qu’il soit mis fin à la persécution d’Oyoub Titiev, d’Igor Nagavkine, d’Andreï Roudomakha et des autres défenseur-e-s des droits humains en Russie.