Apprendre auprès de jeunes activistes des droits humains du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord

Michel Banz, Responsable du Centre international de l’éducation aux droits humains partage son expérience de l’atelier d’échange sur la jeunesse et l’EDH au Moyen Orient et en Afrique du Nord (MENA) qui s’est tenu au Maroc en décembre 2012.

MARTA : Bonjour tout le monde. Je suis Marta Nali pour les nouvelles du Réseau pour l’Education aux droits humains, en compagnie de Michel Banz, Responsable du Centre international de l’éducation aux droits humains.

MARTA : Michel, en décembre 2012 vous vous êtes rendu au Maroc pour discuter avec de jeunes militants pour les droits humains originaire du Moyen Orient et d’Afrique du Nord. Quel était l’objectif principal de cet atelier ?

MICHEL : L’objectif principal était d’en apprendre plus sur la Région MENA et sur les problèmes rencontrés par les jeunes en particulier. Donc nous voulions parler avec eux, écouter comment ils voient les problèmes dans leur région.

MARTA : Quelle était la spécificité dans la façon d’organiser l’atelier et comment cela a-t-il affecté l’atmosphère de la réunion ? Comment les participants ont-ils réagi ?

MICHEL : Ce qui était spécial dans cet atelier est qu’il était basé sur des approches participatives. Cela veut dire que nous avons laissé les participants s’approprier l’atelier et qu’ils ont eu l’opportunité d’influencer son déroulement, son contenu etc. Ils avaient donc une grande responsabilité et une véritable emprise sur l’atelier.

Pour beaucoup d’entre eux, c’était la première fois qu’ils participaient à ce type d’expérience et qu’ils étaient pris au sérieux, ils se sont donc véritablement investis.

Je pense que l’atelier a vraiment tiré parti des participants, car ils en ont pris la responsabilité et ont inscrits des problèmes à l’ordre du jour auxquels nous n’avions pas pensé au début. Nous pouvons aussi constater qu’ils vont utiliser des approches similaires dans leur propre travail. C’est tout du moins leur réaction initiale car c’est vraiment quelque chose pour laquelle ils se sont beaucoup investis.

MARTA : Combien de personnes ont participé et d’où venaient ces personnes ?

MICHEL : Nous avons eu 17 participants de différents pays de la Région MENA. Nous avions des personnes venant de toute la région ; d’Egypte, de Tunisie, de Jordanie, du Liban, du Pakistan, du Maroc, d’Algérie.

MARTA : Qu’est ce que les jeunes ont exprimé à propos des droits humains dans la région ?

MICHEL : Ils ont beaucoup parlé de liberté d’expression. Car il s’agit d’un enjeu important qui est lié à beaucoup d’autres problèmes. Car la liberté d’expression est en quelque sorte le socle qui permet de faire entendre ses préoccupations à propos d’autres problèmes dans la Région. Mais les prémices des révolutions reposaient sur le fait qu’il y a beaucoup d’inégalités au sein des sociétés et qu’il est difficile pour les jeunes de trouver un emploi, de mettre du pain sur la table etc. Donc cela est très lié aux questions de pauvreté et d’inégalité.

MARTA : Avez-vous pu vous faire une idée de l’atmosphère dans la Région concernant l’éducation aux droits humains ?

MICHEL : Je pense que nous avons maintenant une très grosse opportunité. Il est vraiment important que nous puissions délivrer l’éducation aux droits humains dans la Région car nous avons des pays qui sont en période de transition, et qui testent la démocratie après avoir connu la dictature. Mais la démocratie requiert que les personnes soient informées de ce qu’elles font et de leur engagement dans la société. Et c’est là que l’Education aux droits humains entre en jeu.

L’Education aux droits humains dans ce sens a beaucoup à voir avec l’autonomisation des individus, leur permettant d’être critique quant aux promesses qu’on leur fait, quant aux histoires qu’ils lisent dans les médias etc. Je pense donc que c’est vraiment lié à tout le travail que nous entreprenons par ailleurs dans la région et que nous allons entreprendre.

MARTA : Quels sont selon vous les principaux thèmes à aborder dans la région pour l’année à venir ?

MICHEL : Pour nous au Centre international de l’éducation aux droits humains, nous allons beaucoup nous concentrer sur le développement des capacités à construire des relations avec les jeunes militants mais aussi avec les sections et le bureau régional de Beyrouth bien sûr. Nous allons commencer à semer des projets dans la région. Nous avons les ressources du Téléthon norvégien, donc j’espère que d’ici la fin de l’année nous allons voir de grands projets EDH dans la région.

MARTA : Merci beaucoup pour cette interview!

Interview menée par Marta Nali, Stagiaire Communications EDH au sein de l’équipe EDH du SI le 6 février 2012, en ligne, pour les Nouvelles du Réseau International EDH.

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