Crise en Méditerranée : les propositions du Sommet de Bruxelles sont loin d’être suffisantes mais les dirigeants européens peuvent encore réagir

Photo : Giles Clarke/Getty Images Reportage

Les propositions du Sommet de Bruxelles sont une réponse insuffisante et honteuse à la crise des migrants et ne permettront pas de mettre un terme à l’hécatombe en Méditerranée, a déclaré Amnesty International.

Selon un projet de déclaration divulgué à la suite d’une fuite, les dirigeants de l’Union européenne (UE) réunis à Bruxelles le 23 avril 2015 vont probablement rejeter dans l’après-midi les appels urgents en faveur d’un élargissement massif des opérations de recherche et de sauvetage en Méditerranée. Au lieu de proposer un tel élargissement, le projet de déclaration prévoit un doublement du budget de l’opération Triton et des opérations de surveillance des frontières. Or, les navires impliqués dans ces opérations patrouillent au maximum à 30 miles des côtes italiennes et maltaises, soit bien loin du théâtre de la plupart des noyades. Si ces mesures sont adoptées, elles seront encore loin d’offrir l’équivalent de l’opération Mare Nostrum.

Se contenter de patrouiller aux frontières de l’Europe en ignorant l’urgence de sauver ceux qui se noient est une insulte aux milliers de personnes déjà mortes et un cruel affront à ceux qui n’ont pas d’autre choix que d’entreprendre cette dangereuse traversée.

Gauri Van Gulik, directrice adjointe du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International

« Les propositions du document qui a été divulgué sont terriblement loin de répondre aux besoins. Les dirigeants européens réunis à Bruxelles ont la possibilité et la responsabilité de corriger leurs manquements colossaux qui continuent de conduire des migrants à la mort. Les propositions avancées font passer les intérêts de l’UE avant les vies humaines. Il ne suffira pas de doubler le budget de l’opération Triton pour résoudre le problème. Ce qu’il faut, c’est changer son objectif et sa zone d’intervention et mettre à sa disposition plus de bateaux et d’avions », a déclaré Gauri Van Gulik, directrice adjointe du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.

« Se contenter de patrouiller aux frontières de l’Europe en ignorant l’urgence de sauver ceux qui se noient est une insulte aux milliers de personnes déjà mortes et un cruel affront à ceux qui n’ont pas d’autre choix que d’entreprendre cette dangereuse traversée. »