Zambie. Deux hommes accusés de relations sexuelles «contre nature» ont été relaxés

Un tribunal de Zambie a relaxé jeudi 3 juillet deux Zambiens accusés d’avoir eu des relations sexuelles consentantes, au motif que les faits n’étaient pas prouvés au-delà de tout doute raisonnable. Il s’agit là de la bonne décision, mais elle a été prise pour de mauvaises raisons, a déclaré Amnesty International. « Ces deux hommes ont passé plus d’un an en prison dans l’attente d’un procès, accusés de quelque chose qui ne devrait pas être considéré comme une infraction, et c’est effarant, a dit Simeon Mawanza, chercheur d’Amnesty International sur la Zambie. « L’incarcération d’une personne du fait de son orientation sexuelle, réelle ou telle qu’elle est perçue, est une mesure inique et une violation du droit international. Amnesty International a toujours considéré ces hommes comme des prisonniers d’opinion. » James Mwape et Philip Mubiana ont été remis en liberté jeudi 3 juillet ; inculpés d’avoir eu des relations sexuelles « contre nature », ils ont passé plus d’un an de détention. Le tribunal a déclaré que l’accusation n’avait pas prouvé la véracité des faits au-delà de tout doute raisonnable. « La décision de libérer les deux hommes est la bonne, mais il est regrettable qu’elle ait été motivée par de mauvaises raisons. Les autorités zambiennes doivent satisfaire aux obligations qui sont les leurs, à savoir respecter et protéger tous les droits humains et mettre fin aux persécutions qui visent des individus du fait de leur orientation sexuelle ou identité de genre, réelles ou telles qu’elles sont perçues. COMPLÉMENT D’INFORMATIONS Les deux hommes, tous deux âgés de 22 ans, ont été appréhendés une première fois le 25 avril 2013, et placés en détention avant d’être libérés sous caution le 2 mai. Ils ont de nouveau été arrêtés le 5 mai et soumis de force à des examens rectaux par des médecins du service public, dont le but était d’apporter la « preuve » de leur activité sexuelle. Ces examens s’apparentent à des actes de torture. Ils avaient été inculpés de relations sexuelles « contre nature » aux termes de l’article 155 du Code pénal zambien, qui dispose que l’homosexualité est contraire à la loi. S’ils avaient été déclarés coupables, ils risquaient au moins 15 années d’emprisonnement. Ils ont tous deux nié les accusations portées contre eux.