France. Un réfugié ukrainien doit de toute urgence se voir assurer une protection

Les autorités françaises doivent assurer la protection d’un réfugié politique ukrainien qui vient de subir une agression effrayante à son domicile de Strasbourg, a déclaré Amnesty International.

Selon le récit d’Andriy Fedossov, militant des droits humains, un inconnu de langue maternelle russe l’a attaqué dans la soirée du lundi 10 février. Il a raconté à Amnesty International que l’agresseur masqué lui avait ligoté les poignets et les chevilles avec du ruban adhésif et lui avait donné des coups de cutter et de rasoir au ventre et à la jambe.

L’agresseur a interrogé Andriy sur ses activités de défense des droits humains et s’est emparé du disque dur de son ordinateur.

« Cet événement est extrêmement troublant. Au cours des manifestations antigouvernementales de l’Euromaïdan, des agresseurs inconnus ont enlevé et torturé des militants en Ukraine, et quatre manifestants au moins sont morts. C’est la première fois que quelqu’un a été visé au-delà des frontières internationales, a déclaré Heather McGill, experte d’Amnesty International sur l’Ukraine.

« On a de vraies raisons de penser que la vie d’Andriy Fedossov est en danger, et les autorités françaises doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour le protéger. »

Andriy a joué un rôle important à Strasbourg récemment lors d’activités en faveur des manifestations antigouvernementales en Ukraine.

Dans les deux jours précédant l’agression, il avait reçu une lettre de menaces anonyme et des cartouches avaient été déposées devant chez lui. Il avait signalé ces menaces à la police, qui ne lui avait proposé aucune protection. La police enquête actuellement sur cette affaire.

« Les autorités françaises doivent faire le nécessaire pour que la personne qui a commis cette agression soit identifiée et déférée à la justice », a déclaré Heather McGill.

Andriy Fedossov a obtenu l’asile politique en France en 2011 après avoir été agressé et torturé en Ukraine à la suite de sa dénonciation de faits de corruption et d’atteintes aux droits humains dans des hôpitaux psychiatriques ukrainiens.