Myanmar : maintenons la pression

Une chargée de campagne sur l’Asie du Sud-Est explique comment sa passion pour le Myanmar l’a amenée à militer au sein d’Amnesty International, et pourquoi Tun Aung a besoin de votre aide. Je m’intéresse aux droits civils et politiques depuis mon adolescence en Irlande. Mon père a été membre d’Amnesty toute sa vie, c’est pourquoi j’ai toujours connu l’organisation. J’ai fait une recherche universitaire de troisième cycle sur les causes sous-jacentes des tensions entre communautés indienne et birmane à Rangoun dans les années 1930. Je suis allée dans le pays aussi. C’est une combinaison de ces facteurs qui m’a amenée à travailler sur le Myanmar à Amnesty International.

La situation politique au Myanmar est très mouvante depuis quelques années. Selon les chiffres officiels, les amnisties qui ont eu lieu depuis le changement de gouvernement en mars 2011 ont permis la libération de plus de 28 000 prisonniers, parmi lesquels figurent plusieurs centaines de prisonniers d’opinion. Mais des centaines d’autres personnes sont restées en détention ou ont été arrêtées pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique.

Les militants d’Amnesty peuvent intervenir pour maintenir la pression sur le gouvernement du Myanmar afin qu’il cesse ces violations. Lors d’Écrire pour les droits 2010, les membres d’Amnesty dans 33 pays avaient lancé plus de 45 000 actions demandant la libération d’une militante politique pacifique, Su Su Nway. C’est certainement l’une des raisons pour lesquelles le nouveau gouvernement l’a placée sur la liste des prisonniers ayant bénéficié de sa première grande amnistie.

Je nourris l’espoir que nous parviendrons à faire de même pour Tun Aung (représenté sur la vignette ci-dessus), dont le cas a été porté à ma connaissance quelques semaines après son arrestation, en juin 2012.

Ce médecin, père de famille et grand-père, s’est mobilisé pour améliorer la tolérance entre les groupes ethniques et religieux dans l’État d’Arakan. Les autorités locales le considéraient comme un allié capable d’apaiser les tensions entre communautés dans les moments de crispation.

Un vendredi après-midi de juin, les autorités ont demandé à Tun Aung de calmer un groupe d’hommes rassemblés devant une mosquée à Maungdaw, dans l’ouest du Myanmar. Ils protestaient contre le massacre de 10 musulmans perpétré une semaine auparavant par des bouddhistes qui voulaient venger le viol et le meurtre présumés d’une femme bouddhiste.

Tun Aung a tout fait pour rétablir le calme, mais la foule a refusé de l’écouter. Il a été arrêté quelques jours plus tard et condamné à 17 années d’emprisonnement après avoir été déclaré coupable de plusieurs chefs, dont celui d’incitation à l’émeute. Âgé de 66 ans, atteint d’une tumeur à l’hypophyse, il a besoin de soins médicaux.

Il est essentiel que nous fassions connaître le cas de Tun Aung à un large public – c’est pourquoi c’est l’un des cas d’appel d’Écrire pour les droits 2013. Il doit rester présent dans les esprits des responsables du Myanmar lorsqu’ils décideront d’une nouvelle amnistie – comme cela s’est produit avec Su Su Nway.

Tun Aung doit être remis en liberté immédiatement, pour reprendre le cours de sa vie, dans sa famille, auprès de ses patients et comme responsable local. Je suis persuadée que les membres d’Amnesty dans le monde entier vont peser de tout leur poids et obtenir sa libération.

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