Des enseignants arrêtés après une grève pacifique dans la République du Congo

Les autorités de la République du Congo doivent libérer immédiatement et sans condition deux enseignants placés en détention au terme d’une grève pacifique et qui restent détenus sans inculpation depuis une semaine, a déclaré Amnesty International. Hilaire Eyima, responsable du département de français du Lycée de la Révolution, a été arrêté à son domicile par des policiers en civil le 18 avril 2013. Il a été emmené au siège de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), où il est toujours détenu. Claude Nzingoula, inspecteur à l’école de médecine de Brazzaville, a été arrêté sur son lieu de travail vendredi 19 avril 2013 et emmené également au siège de la DGST, où il se trouve toujours. « Hilaire Eyima et Claude Nzingoula sont détenus parce qu’ils défendent leurs droits. La détention persistante de ces deux prisonniers est une violation évidente de la liberté d’expression et de réunion de la part des autorités congolaises », a déclaré Paule Rigaud, vice-directrice du programme Afrique pour Amnesty International. Ces deux enseignants sont toujours détenus et ils n’ont pas été autorisés à contacter un avocat. Amnesty International les a adoptés comme prisonniers d’opinion. Le 25 février 2013, les enseignants ont lancé un appel à la grève après l’échec des négociations entre les autorités congolaises et les syndicats. Hilaire Eyima a été informé qu’il avait été arrêté pour avoir diffusé par SMS des informations sur la grève des enseignants. Ces arrestations font suite à celles de membres d’une coalition de syndicats d’enseignants, la CPRE (Concertation pour la revalorisation de la profession d’enseignant). Daniel Ngami, coprésident de la CRPE, a été arrêté par des agents du Bureau de la sécurité nationale le 1er avril. Luc Mba Mongo, membre de la CRPE, a été arrêté le lendemain. Ces deux personnes ont été détenues sans inculpation pendant cinq jours avant d’être libérées. Avant sa libération, Daniel Ngami a dû lire dans les médias nationaux un appel incitant les enseignants à la reprise du travail. D’autres membres de la CRPE ont été victimes de harcèlement et d’intimidations et sont entrés dans la clandestinité après la fouille de leurs maisons sans mandat de perquisition. « Au lieu de les sanctionner, les autorités congolaises devraient faire en sorte que les enseignants puissent protester sans craindre des représailles, et entamer un dialogue constructif avec eux », a déclaré Paule Rigaud.