Des opposants bahreïnites déchus de leur nationalité dans le cadre d’une mesure «qui fait froid dans le dos»

Ce mercredi 7 novembre 2012, les autorités du Bahreïn ont déchu de leur nationalité bahreïnite 31 figures de l’opposition, au cours d’une initiative qui selon Amnesty International « fait froid dans le dos ». Le ministère de l’Intérieur a indiqué dans une déclaration que ces personnes, qui comptent des militants et des personnalités politiques et religieuses, ont été privées de leur nationalité au motif qu’elles avaient causé « du tort à la sécurité de l’État ». La décision des autorités signifie que, parmi les membres de ce groupe, celles qui ne possédaient que la nationalité bahreïnite se retrouvent désormais apatrides. « Les autorités ont fourni des raisons extrêmement vagues pour justifier cette mesure de privation de nationalité, qui semble avoir été décidée en fonction des opinions politiques des victimes, a déclaré Philip Luther, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International. « Ce qui est le plus inquiétant, c’est que les autorités rendent certaines de ces personnes apatrides. Cela est prohibé par le droit international, comme l’est tout retrait arbitraire de la nationalité. « Nous prions instamment les autorités du Bahreïn de revenir sur cette décision, qui fait froid dans le dos. » Dans sa déclaration, le ministère de l’Intérieur faisait référence à la loi bahreïnite sur la nationalité, qui « autorise la déchéance de la nationalité » par ordre du roi si un ou une ressortissant-e cause « du tort à la sécurité de l’État ». Parmi les 31 personnes touchées par la mesure figurent Jawad et Jalal Fairouz, déjà arrêtés auparavant parce qu’ils auraient participé à des manifestations antigouvernementales en 2011, et Ali Hassan Mshaima, fils du militant de l’opposition et prisonnier d’opinion Hassan Mshaima.