Les autorités cubaines isolent les militants et bloquent les communications au moment où la visite du pape s’achève

Le harcèlement visant à réduire au silence les défenseurs des droits humains cubains pendant la visite du pape s’intensifie, a déclaré Amnesty International mercredi 28 mars. Les arrestations se sont multipliées, les téléphones de militants ont été déconnectés et certains ont vu leur domicile placé sous surveillance pour les empêcher de dénoncer les atteintes aux droits humains pendant la visite de Benoît XVI dans le pays. Les lignes téléphoniques d’organisations locales de défense des droits humains, parmi lesquelles la Commission cubaine des droits humains et de la réconciliation nationale (CCDHRN), sont coupées depuis lundi. Les militants et les détracteurs du gouvernement de renom ne sont soudainement plus joignables sur leurs téléphones mobiles. « Ce verrouillage des communications et l’arrestation de plus de 150 opposants témoignent une fois de plus du mépris total des autorités cubaines pour les droits humains », a déclaré Javier Zuñiga, conseiller spécial d’Amnesty International. « Il faut que les autorités cubaines mettent fin dès maintenant à ce harcèlement et veillent à ce que tout le monde à Cuba puisse exprimer ses opinions ; les militants doivent être autorisés à mener leurs activités légitimes. » « Cette situation, qui est contraire à son appel en faveur d’une “société plus ouverte” à Cuba, devrait inciter le pape à s’exprimer au nom de ceux que cette vague de répression a réduits au silence et à condamner le manque de liberté à Cuba. » Lundi 26 mars, des dizaines d’opposants au gouvernement ont été arrêtés à Santiago de Cuba où le pape disait une messe en public pour le début de sa visite. Des policiers et des agents de sécurité ont encerclé les domiciles de nombreux opposants, les empêchant de se rendre à cette messe ou de se déplacer librement. Les détentions de courte durée d’opposants, de défenseurs des droits humains ou de journalistes indépendants sont monnaie courante à Cuba. Dans les semaines qui ont précédé la venue du pape dans le pays, des centaines d’opposants ont été incarcérés pendant de courtes périodes, menacés ou empêchés de voyager librement.