Conseil de sécurité. La Russie ne doit pas bloquer les efforts visant à mettre fin aux atrocités en Syrie

La Russie ne doit pas bloquer les efforts de la communauté internationale visant à mettre fin à la violence et aux violations des droits humains qui se poursuivent en Syrie, a déclaré Amnesty International mercredi 1er février, alors que des négociations au sujet d’une résolution sur la Syrie ont lieu au Conseil de sécurité des Nations unies. Les représentants de la Russie ont menacé d’opposer leur veto à la résolution si elle était votée. La Russie faisait partie des membres du Conseil de sécurité qui ont bloqué une précédente résolution sur la Syrie le 4 octobre 2011. Selon les informations recueillies par Amnesty International, plus de 2 600 personnes ont été tuées en Syrie depuis cette date. « Il est profondément irresponsable de la part de la Russie de menacer de faire échouer une résolution contraignante du Conseil de sécurité sur la Syrie pour la deuxième fois. La Russie porte la lourde responsabilité d’avoir permis que la répression brutale de l’opposition légitime en Syrie se poursuive de manière effrénée, a souligné José Luis Díaz, représentant d’Amnesty International auprès de l’ONU à New York. « Elle doit collaborer avec les autres membres du Conseil de sécurité pour adopter une résolution ferme et juridiquement contraignante qui contribuera à mettre fin au bain de sang et aux violations des droits humains en Syrie une fois pour toutes. » La Russie, premier fournisseur d’armes étranger du gouvernement syrien, aurait continué de lui envoyer des armes ces dernières semaines, alors même que les observateurs de la Ligue arabe indiquaient dans leur rapport que les violations des droits humains perpétrées par les forces de sécurité syriennes continuaient. Amnesty International a appelé le Conseil de sécurité à saisir le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) de la dégradation de la situation en Syrie, à imposer un embargo sur les armes à ce pays et à geler les avoirs à l’étranger du président Bachar el Assad et d’autres hauts responsables syriens. Le nouveau projet de résolution reprend en grande partie une résolution adoptée par la Ligue arabe le 22 janvier, à la suite d’un rapport rendu par la mission d’observation que cet organe a envoyée en Syrie en décembre 2011. Le texte de la Ligue arabe engageait notamment les autorités et l’opposition syriennes à entamer dans un délai de deux semaines un véritable dialogue politique sur des questions telles que la formation d’un gouvernement d’unité nationale, le rétablissement de la sécurité et la réorganisation de la police. Il demandait également la création d’une commission d’enquête indépendante par le gouvernement d’unité nationale pour enquêter sur les violations des droits humains commises à l’encontre de la population syrienne et garantir que les responsables présumés soient traduits en justice. Les autorités syriennes ont rejeté cette proposition. Bien que le dernier projet de résolution du Conseil de sécurité soit un pas dans la bonne direction, il ne demande ni le gel des avoirs, ni le renvoi de la situation syrienne devant la CPI, ni un embargo complet sur les armes. Amnesty International a constaté que des crimes contre l’humanité avaient lieu en Syrie – une conclusion également rendue par une commission internationale indépendante des Nations unies il y a plusieurs mois. Le projet de résolution ne répond pas à la recommandation explicite formulée par cette commission en faveur d’enquêtes indépendantes et impartiales sur tous les auteurs présumés de ces graves crimes. « Il est encourageant que le Conseil de sécurité soit enfin prêt à prendre des mesures pour remédier à la crise syrienne. Cependant, le projet de résolution reste en deçà de ce qui est nécessaire, a précisé José Luis Díaz. « Après plus de 10 mois d’une campagne d’homicides, de détention arbitraire, de torture et de disparitions forcées menée par le gouvernement, il faut que des mécanismes clairs d’obligation de rendre des comptes soient au cœur des efforts du Conseil de sécurité en vue de mettre fin à cette crise. « Le Conseil de sécurité doit maintenant saisir le procureur de la Cour pénale internationale de la dégradation de la situation en Syrie, geler les avoirs à l’étranger du président Bachar el Assad et de ses collaborateurs, et imposer un embargo sur les armes. » Amnesty International demande en outre que des observateurs internationaux des droits humains – y compris des organisations de défense des droits humains comme elle-même – puissent se rendre immédiatement et sans restriction en Syrie pour recueillir des informations sur les crimes contre l’humanité et les autres atteintes aux droits humains commises, quels que soient leurs auteurs. Notes aux rédacteurs

José Luis Díaz, représentant d’Amnesty International auprès de l’ONU à New York, peut être contacté à Londres pour des interviews en anglais, en français ou en espagnol sur la Syrie et le Conseil de sécurité jusqu’au vendredi 3 février. Pour obtenir de plus amples informations, veuillez prendre contact avec le Service de presse d’Amnesty International à Londres, au Royaume-Uni ; tél. : +44 (0) 20 7413 5566 ; courriel : [email protected]