Égypte. Les sites Web des ONG, dernières cibles en date de la répression sur Internet

Réagissant à la nouvelle du blocage par les autorités égyptiennes, ce mardi 5 septembre, de l’accès au site Web de la Commission égyptienne pour les droits et les libertés, Najia Bounaim, directrice des campagnes d’Amnesty International pour l’Afrique du Nord, a déclaré :

« La décision de bloquer l’accès au site Web de la Commission égyptienne pour les droits et les libertés est le dernier signal en date émis par les autorités égyptiennes pour montrer leur détermination à réduire au silence les voix indépendantes et à éradiquer toute critique en ligne de leur bilan en matière de droits humains.

« Ces derniers mois, une vague de censure numérique a déferlé et les autorités égyptiennes ont coupé l’accès à des dizaines de sites Web d’actualités ; il semble désormais que ce soit au tour des ONG de défense des droits humains d’être dans le collimateur. Le mois dernier, l’accès au Réseau arabe pour l’information sur les droits humains, un des plus anciens sites d’ONG en Égypte, a également été bloqué.

Au lieu de censurer arbitrairement les sites Web, les autorités égyptiennes doivent arrêter de s’en prendre aux journalistes, aux groupes de défense des droits humains et aux autres personnes qui expriment des points de vue critiques en ligne, et cesser de réprimer l’exercice de la liberté d'expression.

Najia Bounaim, directrice des campagnes d'Amnesty International pour l'Afrique du Nord

« Les groupes de défense des droits humains dans le pays ont déjà subi des attaques sans précédent au travers d’un gel des avoirs et d’interdictions de voyager visant leur personnel, ainsi que d’une loi draconienne sur les ONG, promulguée cette année, qui a imposé de fortes restrictions à leurs activités.

« Au lieu de censurer arbitrairement les sites Web, les autorités égyptiennes doivent arrêter de s’en prendre aux journalistes, aux groupes de défense des droits humains et aux autres personnes qui expriment des points de vue critiques en ligne, et cesser de réprimer l’exercice de la liberté d’expression ».

L’Association pour la liberté de pensée et d’expression évalue à 424 le nombre de sites Web dont l’accès a été bloqué depuis mai 2017, notamment Mada Masr, site égyptien d’actualités, et le site de Reporters sans frontières, ONG de défense de la liberté d’information et de la presse.